Logement : des “surdépenses publiques pour de l’inefficacité collective” (E. Macron)

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2 min de lecture  |  Publié le 12/05/2023 sur | Mis à jour le 12/05/23

Logement : des “surdépenses publiques pour de l’inefficacité collective”, E.Macron

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Florent Lacas | batiactu.com

Toute critique est bonne à prendre.

Les politiques du logement sont très certainement cruciales, elles mériteraient que la puissance publique en fasse un chantier prioritaire, et y investisse massivement.

Mais :

  • de la même façon qu’on peut comprendre que certains doutent de l’intérêt de construire des logements neufs dans les territoires dans lesquels les résidences secondaires et les locations touristiques s’envolent au détriment des résidences principales,
  • on peut comprendre les hésitations du gouvernement à renflouer le « système » actuel du logement…

Nos politiques du logement, et plus largement notre industrie du logement, sont-elles efficaces ?

Vu les difficultés grandissantes rencontrées par une grande partie de la population pour se loger, on peut en douter.

Notre pays est-il un « paradis pour investisseurs » ?

Quand on voit comment l’accession à la propriété est devenu de plus en plus difficile pour une large part de la population, et comment s’est développée par ailleurs une forme de multi-propriété pour une élite, on peut effectivement s’interroger sur l’intérêt de prolonger ce dispositif coûteux (38000€/logement) qu’est le PINEL, qui consiste à aider des ménages aisés à accroître leur patrimoine en le louant à des personnes aux revenus modestes .


Notre système du logement doit-il être réformé ? Devons-nous collectivement changer de modèle ?

Quand on constate qu’un m2 neuf en promotion coûtait (avant la crise) 2500€, hors prix du foncier, soit le budget médian des français à l’acquisition, pour des productions standardisées, non personnalisées, qui ne répondent pas aux attentes (en espaces extérieurs et accès la nature notamment), que l’artificialisation des sols recule peu, que la puissance publique est dans l’obligation de financer une part très élevée des travaux de rénovation et d’isolation, alors que l’immobilier engendre des valorisations et des plus values hors normes, quand on voit le niveau de rejet par le grand public des dernières opérations urbaines emblématiques, conduites dans les grandes villes et métropoles françaises, on peut en effet s’interroger sur la poursuite de ce modèle.


Les solutions sont-elles « connues », comme le suggère Véronique Bédague ?

Se trouvent-elles dans les 38 propositions et 120 idées rassemblées dans les 3 rapports du CNR logement ?

Si j’en crois l’analyse de Denis Caraire très peu des mesures proposées (3 seulement d’après son décompte) seraient susceptibles d’avoir un effet significatif et positif à court terme pour résoudre le problème du logement des français.

Les solutions qui consistent à pousser encore plus loin la financiarisation du logement, à rendre complexe ce qui pourrait être simple, à standardiser, à sur-réguler et à sur-normer un secteur déjà cadenassé par les contraintes, sont-elles vraiment celles dont nous avons besoin ?

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