Performance énergétique et adaptation des logements : faut-il standardiser pour massifier ?

Dans un territoire bien pourvu en dispositifs et acteurs de l’habitat, un couple dans la cinquantaine accueille la maman âgée de monsieur dans une partie de la maison.

Deux diagnostics qui n’aboutissent pas

La salle de bains qu’elle utilise est exigüe, la mobilité est moins bonne qu’avant, et le couple aux revenus modestes, éligible aux aides de l’Anah, sollicite un diagnostic autonomie pour une rénovation aidée. A grands coups de rayons de giration et de modalités standard, l’opérateur dessine une solution totalement impraticable en budget et en fonctionnement de la maison.

Résultat : abandon du projet.

Quelques années plus tard, pour des raisons de confort et d’économie, le couple souhaite changer sa chaudière et sollicite une aide. En préalable au montage du dossier, l’opérateur dresse une évaluation énergétique qui pointe une liste interminable de travaux complémentaires et porte un regard péjoratif sur l’intention initiale du ménage : agir d’abord sur un point majeur, puis phaser les interventions suivantes.

Résultat : abandon du projet.

Et si on préférait le sur mesure à une approche standardisée ?

Lors d’une opération BUNTI, le couple imagine avec la team taking-off de Villes Vivantes une solution de redistribution simple permettant de configurer un logement indépendant pour la maman de monsieur. Dans le logement reconfiguré, l’aménagement d’une salle de bains attenante à la chambre de la maman redevient possible, deux solutions de chauffage distinctes sont imaginées, l’indépendance de chacun est respectée, le confort est amélioré, et l’évolution dans le temps de la maison reste possible, parce que le point de départ de ces solutions sur-mesure est la situation particulière du ménage dans sa maison et non l’application d’un référentiel technique standard.

Pour massifier la rénovation énergétique et l’adaptation des logements, les approches sur-mesure peuvent paraître contre-intuitives… Sauf quand on considère la singularité de chaque logement ou de chaque ménage, mais aussi le droit imprescriptible de chacun à identifier ses propres besoins et ses propres aspirations en fonction de considérations qui associent économie, santé, mais aussi confort de vie, valorisation patrimoniale, aspiration à la beauté, bien au-delà des référentiels administratifs et techniques.