Gironde : l’effet rebond engendré par la politique du “moins c’est mieux”

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2 min de lecture  |  Publié le 12/01/2024 sur | Mis à jour le 26/01/24

Quelles évolutions pour les territoires girondins ?

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A’URBA | aurba.org

Interdire de construire en zone dense engendre un effet rebond

Le tour de vis donné contre la constructibilité en cœur de Bordeaux Métropole, pour des motifs largement affichés comme écologiques, conduit en réalité à un effet rebond supplémentaire, social et environnemental, en déplaçant actifs et familles dans des périphéries très éloignées (“territoires de report”), en augmentant l’artificialisation des sols (plus on construit loin, moins on construit dense) mais également le poids des mobilités subies, ainsi que leur impact négatif sur les émissions carbone et le budget des ménages.

C’est ce que démontre le rapport publié par l’Agence d’Urbanisme de Bordeaux Aquitaine en décembre 2023, dans lequel on peut lire les affirmations suivantes :

“Il n’y a pas eu de départ massif des grandes métropoles” ;
“La production actuelle de logements est insuffisante pour répondre à l’attrait continu de la Gironde, tandis que la réduction future de la construction pourrait avoir des conséquences néfastes, notamment le vieillissement de la population et des problèmes résidentiels.”
“La construction de logements dans les territoires centraux ralentit depuis 2018, tandis que les autorisations de construire augmentent dans les zones plus éloignées de l’agglomération bordelaise.”

Remplacer les réflexes de type “moins c’est mieux” par une réflexion systémique en matière d’aménagement du territoire

En fournissant ces données tangibles et claires, l’AURBA nous invite d’une part à élargir notre échelle de réflexion sur les nécessaires considérations environnementales qui président, notamment, à l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, et d’autre part à ne pas nous voiler la face sur les conséquences humaines et économiques de la montée, silencieuse mais constante, des freins règlementaires qui s’opposent à l’accueil des ménages dans les secteurs déjà artificialisés, équipés et bien desservis.

Après une période, que l’on peut comprendre, où le souci de préservation de l’environnement a conduit à la diffusion de réflexes, un peu hâtifs, visant à construire moins dès que possible, en oubliant la dimension globale et systémique de l’aménagement du territoire, nous ne pouvons que constater que la prise de conscience de la nécessité de dire “oui” à l’accueil des ménages dans les secteurs du territoire les plus vertueux, d’un point de vue social et environnemental, est balbutiante.

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