Plus nos vies deviennent virtuelles, plus l’emplacement réel devient vital

Décryptages
Publié le 24/10/25
Mis à jour le 27/10/25
3min de lecture
Plus nos vies deviennent virtuelles, plus l’emplacement réel devient vital
David Miet

Biarritz, France

  • 1. Le numérique unifie la société
  • 2. Plus le virtuel progresse, plus nous devenons exigeant quant au réel
  • 3. Cette hausse du niveau d’exigence pour le monde réel peut être une chance pour l’environnement

Ce n’est pas un paradoxe,

Mais une chance pour l’avenir de nos territoires.

Pourquoi les auto-entrepreneurs, censés être libres de travailler partout, se concentrent-ils dans les grandes villes, là où l’immobilier est cher ?

Pourquoi les médecins libéraux, les indépendants, migrent-ils eux aussi dans ces territoires de l’ouest, alors qu’ils pourraient, en théorie, exercer où bon leur semble ?

Et pourquoi, à l’heure où tout est accessible en ligne et immédiatement, la localisation de notre logement n’a jamais autant compté ?

Plus nos vies se numérisent, plus les Français semblent prêts à payer cher pour certains emplacements physiques Faire jouer l’emplacement pour resserrer les mètres carrés et faire baisser les prix du logement Faire jouer l’emplacement pour resserrer les mètres carrés et faire baisser les prix du logement .

Plus nos outils de communication abolissent les distances, plus la géographie redevient décisive dans nos choix de vie.

1. Le numérique unifie la société

De plus en plus, il nous fait vivre au sein d’un même corps social : et nos habitudes, nos goûts, nos préférences, finissent inexorablement par se rejoindre.

Les outils numériques relient les territoire. Ils font de la France, immédiatement, un seul et même espace.

Les aspirations se sont rapprochées.

Biarritz plaît aux jeunes artistes.

Comme aux séniors en quête d’une retraite dorée.

A mesure que le numérique fait son oeuvre, les Français veulent vivre, se rencontrer, travailler, se détendre dans les mêmes lieux : et ceux-ci concentrent, en retour, l’intensité, les services, les interactions humaines et professionnelles.

Je ne crois pas que cette grande conjonction des désirs soit nécessairement synonyme de standardisation.

Elle peut se révéler, sur la plage d’Hendaye vers 18h00, ou sur la dune du Pyla à midi, une occasion de communion : le plaisir de se retrouver dans des espaces où l’on partage un certain art de vivre, certaines émotions, certaines expériences.

2. Plus le virtuel progresse, plus nous devenons exigeant quant au réel

Nos vies numériques sont fluides, réactives, instantanées.

Elles élèvent le niveau global de nos attentes.

Des attentes auxquelles de vastes pans de notre territoire physique, largement fabriqués dans la 2ème partie du 20ème siècle, ne semblent plus en capacité de répondre.

Nous voudrions que le réel soit aussi efficace, agréable, beau et bien conçu que nos expériences en ligne.

Un vrai défi.

Qui exige que nous abandonnions l’urbanisme standardisé, quantitatif et utilitariste du 20ème siècle pour retrouver un art : celui de bâtir des villages, des villes, des métropoles Bâtir des villes et villages vivants ne se fera pas sans prouesse, sans travail, sans intelligence Bâtir des villes et villages vivants ne se fera pas sans prouesse, sans travail, sans intelligence .

3. Cette hausse du niveau d’exigence pour le monde réel peut être une chance pour l’environnement

Car elle aboutit, de facto, à notre regroupement spatial.

Elle va nous aider à arrêter l’étalement urbain, à réduire les distances parcourues en voiture, et à faire baisser les émissions de CO₂ liées à la mobilité du quotidien.

Plus la valeur du lieu physique augmente, plus la densité Plaidoyer pour la densité Plaidoyer pour la densité redevient désirable.

Une chance que nous devons saisir.