1. Nous découvrons, grâce à l’étude épidémiologique la plus puissante jamais menée sur les jardins, que : Disposer d’un jardin à soi de 50 m², c’est 20 % de maladies en moins.
2. Et vous savez tous déjà, d’après les travaux conduits par Villes Vivantes un peu partout en France, que : Les 20 millions de jardins français peuvent être partagés pour en former quelques 20 millions de plus…
- 20 millions de havres de paix,
- si nous autorisons les habitants à diviser leur parcelle
Jardins familiaux & jardins privés : comment la division parcellaire démocratise l’accès au potager
, - et si nous les accompagnons dans des opérations de densification douce (BIMBY).
Cette étude néerlandaise1, publiée en mai 2025, est peut-être la première pierre d’une révolution urbaine que nous nous sommes de plus en plus nombreux à appeler de nos voeux : passer à un urbanisme incrémental qui procède maison par maison, au plus près de chaque habitant, en partageant nos millions de jardins.
Publiée dans Environment International
, l’étude isole, pour la première fois avec une telle puissance statistique, l’effet spécifique des jardins privatifs (et non des espace vert publics ou collectifs) sur la santé
Un jardin privé de 50 m² = -20% de maladies en moyenne
.
L’ampleur du suivi est tout simplement colossale :
- 792’779 personnes suivis avec leurs dossiers médicaux,
- 294 cabinets de médecine générale mobilisés,
- 21 groupes de pathologies différentes étudiées,
- Une analyse des jardins privés des personnes qui qualifie le taux de couverture végétale au mètre carré près.
Et le résultat est s a i s i s s a n t : dès 50 m² de jardin :
- la prévalence de 16 maladies sur 21 chute de 15 à 24 %,
- les infections intestinales baissent de 24 %,
- les AVC et hémorragies cérébrales de 18 %,
- les maladies cardiaques, respiratoires ou urinaires entre 15 et 20 %.
Ces effets sont encore plus forts chez les femmes et les +65 ans.
Et surtout, nous dit l’étude, aucun parc, aucun square, aucun espace vert public n’égale l’effet sanitaire d’un petit jardin privé.
Une découverte qui doit tout changer pour l’urbanisme.
Les bénéfices apparaissent dès 20–50 m² et sont maximaux entre 50 et 120 m².
Autrement dit : les jardins efficaces pour la santé sont petits.
Et s’ils ne sont pas grands, ils ne doivent pas, ils ne doivent plus être rares.
Ils correspondent, exactement, à ce que disent les Français aux sondeurs :
- Un quart d’entre eux aspirent à un jardin de 50m2 !
- Pour les 3 quarts, c’est moins de 200m2
- Ce que Thierry Lechanteur nous dit (ce que peuvent nous offrir quelques mètres carrés au dehors, une lumière douce, de la végétation),
- Ce que les Français nous disent (leur désir de bien-être au quotidien),
- Cette étude scientifique vient donc de le démontrer, massivement.
Il est de notre devoir de ne plus réserver ces jardins à quelques-uns.
Pour cela, donnons-nous le droit, et développons l’art, de les partager.
Notes :
- de Vries, S., Baliatsas, C., Verheij, R., & Dückers, M. (2025). Domestic gardens and morbidity: Associations between private green space and diagnosed health conditions in the Netherlands. Environment International, 199, 109450. https://doi.org/10.1016/j.envint.2025.109450










