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Logement : deux associations plaident pour une “densification douce” sans “bétonner des centaines de milliers d’hectares”
franceinfo | francetvinfo.fr
“Il faut cette densification douce“, prône mardi 19 mars sur France Inter le directeur des études de la Fondation Abbé Pierre (FAP), Manuel Domergue, qui a produit un rapport avec la Fondation pour la Nature et l’Homme intitulé “Réussir le ZAN en réduisant le mal logement, c’est possible”.
C’est une évidence : malgré l’importance de son potentiel, et toutes les annonces dont elle fait l’objet ces dernières semaines, la densification douce ne résoudra pas tous les problèmes de la crise du logement à elle seule.
Ce qui est intéressant à noter, par contre, dans les récentes prises de parole du 1er Ministre et du Ministre du Logement, mais également de ces 2 fondations, c’est qu’elles font de la “densification douce” l’un des nouveaux “étendards” pour présenter, au grand public, toute la palette des solutions à la crise du logement.
Pourquoi ?
Parce que le problème que nous rencontrons tous, sur le terrain, si l’on souhaite préserver les terres naturelles et agricoles et continuer à accueillir, c’est tout simplement, à côté de la question des coûts du foncier et de la production du logement, celui de l’acceptabilité sociale des nouvelles constructions en secteur déjà urbanisé, et donc habité, c’est-à-dire l’acceptabilité sociale de la densification.
Non pas l’acceptabilité de ceux qui partagent leur jardin, ou mettent à disposition leur toit pour une surélévation, mais celle des riverains, des voisins, et de l’opinion publique en général.
Pour aller encore plus loin, faudra-t-il abandonner, à terme, le terme même de “densification” ?
Comme l’explique la Fondation Abbé Pierre, “la densification douce, qu’elle soit verticale ou horizontale, n’aboutit pas à des grandes constructions très impressionnantes” et “ne change pas fondamentalement le visage de la ville, mais ça permet d’habiter un peu plus nombreux”.
A une vitesse de 1%/an en “densification douce” en effet, un quartier dont la densité initiale est de 17 lgts/ha (des maisons individuelles avec des parcelles de 500m2) atteint au bout de 10 ans une densité de, seulement, 19 lgts/ha.
Une différence presque imperceptible.
Et pourtant, cette vitesse de 1%/an est, dans la plupart des territoires, suffisante pour répondre aux besoins.
Passer de 17 à 19 logements à l’hectare n’est pas à proprement parler une “densification”, même douce. Mais simplement une démultiplication des possibilités d’accueil, sans que la ville n’ait à s’agrandir.
La “densification douce” n’est pas qu’un concept de communication, bien entendu. Elle a mille vertus économiques, techniques et sociales que j’ai pu contribué à décrire par ailleurs.
Mais s’engager de façon plus sereine dans le débat public sur nos capacités et nos volontés d’accueil est en train de devenir la première marche à gravir pour résoudre la crise du logement.
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