Comment l’urbanisme permettait-il de se protéger du vent ?
L’étude de l’architecture et de l’urbanisme vernaculaire est une source d’apprentissage passionnante sur le bioclimatisme.
Vers un une pratique populaire du jardinage conservatoire ? A quelles conditions ?
Dans leur article d’août 2023 « Putting conservation gardening into practice », publié dans la revue Nature1, M. Munschek et son équipe partagent les fruits de leur étude sur le potentiel du jardinage conservatoire appliqué au cas allemand.
Le jardinage conservatoire consiste à cultiver des végétaux dont les populations sont menacées dans leurs milieux naturels. L’art du jardinier consiste à créer les conditions qui permettent aux végétaux de s’épanouir, dans un but esthétique, gustatif, médicinal, mais aussi conservatoire (une vocation des jardins botaniques par exemple).
Présent en Angleterre depuis quelques années, ce principe de jardin conservatoire se rencontre également en France : le Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées tient à jour un annuaire en ligne, on y retrouve des parcs, vergers et jardins publics ou privés, ainsi que des pépiniéristes qui travaillent à la conservation de certaines espèces.
Ces jardins sont des trésors : ils sont savamment maintenus par des passionnés qui dédient une part importante de leurs temps et de leurs ressources à leur jardin.
Pour évaluer l’impact d’une pratique populaire du jardinage conservatoire, les chercheurs ont croisé la listes des plantes inscrites sur listes-rouges dans les 16 états fédéraux allemands (entre 515 et 1 123 espèces selon les états, pour un total de 1 689 taxons) avec :
Leur modélisation révèle que :
Au terme de leur étude, les auteurs aboutissent aux conclusions suivantes :
Les enjeux de perte de biodiversité ne se jouent certes pas dans les murs de nos villes, mais elles peuvent jouer leur rôle.
Ces travaux confirment que la clé pour agir en faveur de la biodiversité urbaine n’est pas d’avoir de grands jardins (majoritairement occupés par des pelouses : déserts de biodiversité et sources massives de consommation d’eau) mais bien de démultiplier les jardiniers et d’intensifier leur pratique.
L’idée développée par l’article de Marius Munscheck est intéressante dans le sens où elle envisage que chaque jardinier, sans être expert ni disposer d’un grand jardin et des moyens d’entretiens induits, peut contribuer à la conservation des populations végétales fragiles en mettant en culture une ou plusieurs espèces, selon l’espace dont il dispose (un petit jardin de ville, un balcon,…) et les moyens qu’il peut y consacrer.
En partageant les jardins trop grands pour être jardinés de façon intense, on peut contribuer à réunir les conditions pour que chaque mètre carré soit un tremplin en matière d’accueil de la biodiversité dans nos villes.
RÉFÉRENCES
SUR LE MÊME THÈME