La vie sur les toits des villes
Les toits végétalisés de petite dimension et de hauteur limitée sont plus résilients et utiles à la biodiversité en ville que les grands.
Les végétaux absorbent le rayonnement solaire, produisent une ombre qui réduit le réchauffement de surface et climatisent l’air via le phénomène d’évapotranspiration lié au processus de photosynthèse.
Des travaux de recherches récents nous proposent de compléter notre compréhension de ces phénomènes en intégrant les effets induits par l’environnement bâti et sa capacité à créer des synergies positives avec les espaces plantés.
Dans leur article “Urban form affects the cold island effect of urban green spaces via building shadows” de décembre 20231, Qingqing W. et al. ont évalué, à travers 24 scénarios issus de la combinatoire entre orientation, hauteur et organisation du bâti ainsi que configuration des espaces verts, les effets de l’environnement bâti pour identifier les patterns les plus impactants pour le confort thermique.
Leur étude aboutit à la conclusion que l’ombre générée par le bâti est une composante décisive qui permet aux espaces verts de créer des îlots de fraîcheur.
« The results indicate that the impact of urban form on the CIE of UGSs is a synthesized effect mainly caused by building shadows. The building orientation was found to exert the greatest impact on the CIE of UGSs, followed by the building height and spatial layout, respectively. »
« LEW3 scenario (linear layout–EW-orientated–low-rise) and SNS18 (singular layout–NS-oriented–high-rise )were also respectively identified as the best and worst building groups for enhancing the cooling intensity of UGSs. »
Les travaux d’analyse de données de température de surface à hautes résolutions sur la ville de Beijing de Tao S. et al ( « Cooling effects in urban communities: Parsing green spaces and building shadows », avril 20242) arrivent à des conclusions similaires et identifient notamment :
Une relation non linéaire inverse entre la surface des espaces verts et la température de surface :
En illustration, deux photos satellite de Montfermeil :
Les surfaces de pelouses, dominantes dans les jardins privés, manquent d’ombre et n’ont pas de capacité d’évapotranspiration en périodes chaudes et sèches3.
La séparation des disciplines (l’écologie d’un côté, le bâti de l’autre) nuit à notre capacité à développer une approche systémique du rafraîchissement urbain.
REFERENCES
SUR LE MÊME THÈME