Interdire de construire dans les lieux bien situés, c’est interdire aux Français de polluer moins

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2 min de lecture  |  Publié le 28/04/2023 sur | Mis à jour le 12/05/23

Sur Linkedin, Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des transports déclarait :

“En 2022, les émissions des transports en France ont augmenté de 2,3%. Elles restent 5% sous le niveau de 2019, mais poursuivent leur rebond post-Covid, et repassent au-dessus des objectifs de la stratégie nationale bas-carbone (SNBC).”

Or “le principal facteur d’évolution des émissions est jusqu’à maintenant celui de la demande de transport…”.

Création artificielle d’une pénurie foncière : quels ressorts, quelles conséquences ?

En empêchant délibérément les Français de se regrouper dans les lieux qu’ils préfèrent, ou dans lesquels ils ont le besoin d’habiter, tels que la carte des prix des 840 000 transactions immobilières réalisées en 2022 les laisse clairement apparaître, en rendant impossible la construction au sein des espaces bâtis, la densification douce et forte selon les contextes, en bloquant toute forme de réponse à la demande :

  • on crée artificiellement une pénurie foncière
  • on engendre ainsi la spéculation, la hausse des prix du logement et l’exclusion sociale
  • on empêche les Français d’habiter dans les lieux où les emplois et les services sont, ou seront progressivement accessibles à pied ou en mode doux
  • on rend impossible la réduction structurelle de la demande de mobilités et donc la baisse des émissions dues au transport.

Cette interdiction est bien en place dans les plans locaux d’urbanisme en vigueur dans les territoires tendus, et elle se renforce de jour en jour, sous la pression des riverains et du syndrome Nimby.

Mais elle est également défendue par des “experts” de plus en plus nombreux qui appellent à la renforcer, à ne plus construire (“ville stationnaire”) ou du moins, à ne plus construire dans les métropoles régionales.

Pour une augmentation des droits à bâtir en territoires tendus

La principale mesure à court terme dont le logement à besoin c’est, au contraire, une augmentation forte des droits à bâtir dans les secteurs stratégiques du territoire, pour permettre aux Français :

  • d’accéder à des logements abordables dans les lieux dans lesquels ils ont le besoin d’habiter ;
  • de diminuer leurs besoins de mobilités quotidiennes.

Cette mesure ne coûtera rien à l’État.

Elle engendrera des recettes qui devront lui permettre d’aider les collectivités concernées à s’équiper, se structurer et s’organiser pour faire de cette dynamique un vecteur d’équilibre et de transformation positive de leur territoire en particulier, et du territoire national en général.