Rénovation énergétique : sortir des « mono-gestes »… ou des politiques publiques « mono-objectif » ?
La rénovation aidée ne doit pas être un déversoir à argent public mal utilisé parce qu’employé sans compréhension de la nature des besoins.
How the ‘Rise of the Rest’ Became the ‘Rise of the Rents’
Richard Florida | bloomberg.com
Un article qui mets les pieds dans le plat sur l’effet de la rareté foncière à l’heure d’une mobilité géographique accrue.
Lorsque l’on fait des raisonnements du type “il y a beaucoup de territoires avec des logements vacants qui pourraient accueillir les personnes et les emplois qui ne trouvent plus leur place dans des grandes métropoles surpeuplées”, on ne se rend pas compte qu’on ne peut pas comme ça, de facto, envoyer le bon nombre (pas trop) de bons profils (pas trop riches …) de personnes / emplois où l’un veut (dans un lieu pas trop recherché), d’un coup de baguette magique.
Au contraire, dès que la mobilité géographique augmente (comme elle l’a fait sous l’effet du Covid et du télétravail notamment), la concurrence pour les mêmes espaces augmente… car nous sommes finalement nombreux à avoir les mêmes goûts …
Dans un contexte de rareté foncière (qui sera accentuée en France par la mise en oeuvre du ZAN, le zéro artificialisation nette), cette compétition pour les mêmes espaces provoque une forte spéculation, et in fine l’exclusion des personnes aux revenus modestes.
Les territoires ruraux, littoraux, qui disposent de stocks relativement faibles, seront extrêmement sensibles aux perturbations liées aux nouvelles mobilités géographiques sauf si l’on trouve une façon de libérer une forme d’abondance de fonciers constructibles, si possible en densification et au sein des bâtiments existants (ce que nous nous obstinons à faire avec Villes Vivantes afin de défaire l’étau de la rareté foncière dans l’ensemble des territoires en France).
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, en matière de foncier constructible, c’est l’abondance et non la sobriété qui est résiliente. À nous de faire en sorte que cette abondance d’opportunités soit réalisable en densification et reconfiguration du bâti existant, et non en extension urbaine.
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