Urbanisme organique : les lieux de réconciliation des contraires

Par
3 min de lecture  |  Publié le 11/07/2024 sur | Mis à jour le 23/07/24

Urbanisme organique : bien aménagés, nos villes, nos villages, nos territoires peuvent devenir des lieux de réconciliation des contraires.

Il nous faudra pour cela ré-apprendre cet art organique qui n’oppose pas l’ordre, la planification, la régularité… à la liberté, la diversité et l’expression populaire.

Nous ne sommes pas tant face une question de forme (doit-on produire des villes aux formes plutôt géométriques ou inspirées par la nature ?) que de méthode : comment pouvons nous organiser la généralisation du sur-mesure, en remplacement du standardisé ?

Le tracé des voies qui dessine une ville peut-être régulier, orthogonal ou plus pittoresque, adapté au relief et à la géographie singulière du lieu : si l’histoire de l’urbanisme nous montre que les villes ont été à plusieurs écoles, il est vrai que l’adaptation des plans urbains à la topologie, aux vents, aux vues, au climat et à l’ensoleillement local constituent le début de la voie organique…

Mais c’est ensuite l’implication concrète des habitants dans la fabrique du tissu urbain qui va jouer le rôle déterminant.

Ce qui constitue le caractère organique d’une ville ou d’un village ce sont, avant tout, les espaces qui sont desservis par les voies, les réseaux et les espaces publics : le type de processus qui permet de créer — au rythme des besoins — des lieux, des parcelles et des bâtiments dans lesquels chacun peu habiter et exercer une activité.

Dans la ville organique, les maîtres d’ouvrage de ces lieux de vie — c’est-à-dire ceux qui les financent et passent commande pour leur réalisation — sont pour l’essentiel, leurs futurs occupants ou exploitants.

Un territoire est organique lorsque ses habitants décident de faire construire des lieux de vie spécifiques en réponse à leurs besoins. C’est le sur mesure qui caractérise l’organique, qui n’est donc pas une question de style mais de niveau d’adaptation de la réponse aux besoins.

L’urbanisme organique repose sur la possibilité de déployer, auprès des habitants maître d’ouvrage, l’art du maître d’œuvre, l’art du concepteur qui va apporter, à un besoin spécifique, une réponse conçue sur-mesure. Une réponse qui reflètera la personnalité de chacun.

Dans une ville organique, le tissu urbain forme le deuxième habit de la population, présente et passée.

Et c’est ainsi que nous pouvons vivre, au quotidien, dans un espace qui nous ressemble. Non pas en moyenne, mais par la diversité des individus qui l’habitent, une diversité d’individus qui n’ont pas les mêmes besoins, les mêmes idées, les mêmes aspirations et qui n’effectuent pas les mêmes choix.

La ville organique est celle qui ne résume pas l’habitant à une moyenne.

C’est celle qui nous permet de vivre dans un espace urbain qui n’est pas homogène mais divers, parce que composé d’immeubles construits sur une trame parcellaire qui s’affine et se recompose à mesure que nous apportons des réponses sur mesure à des besoins spécifiques, personnels et réels.

SUR LE MÊME THÈME