NIMBY outre-Manche
En Angleterre, la densification douce créé des logements mais le NIMBY freine le mouvement dans les banlieues aisées.
Peindre plutôt qu’arroser pour préserver nos ressources en eau et satisfaire notre besoin de “vert” ?
Ou, plus sérieusement, en partant des usages et des pratiques, plutôt que d’un simple tableur excel : partager nos jardins pour diminuer la charge d’entretien affectée à chacun ?
Et nous permettre ainsi :
Les pelouses sont une composante massive de nos jardins : il y aurait en France 1,1 millions d’hectares de pelouses, dont plus de la moitié dans les jardins particuliers1.
Le choix de la pelouse est souvent un choix de raison : c’est le couvert végétal le plus simple à mettre en œuvre, et à entretenir, pour couvrir les grandes surfaces.
Qu’en est-il en réalité ?
Pour entamer ce sujet du devenir possible d’une partie des 12 millions de pelouses privées, je vous propose de commencer par le sujet de la ressource en eau : arroser ou peindre ?
Selon la température journalière maximale une pelouse va demander un apport d’eau qui varie entre 2 litres/m²/jour (T max < à 20°C) et plus de 5 litres/m²/jour (T max > 30°C).
Par exemple, l’arrosage hebdomadaire d’une une pelouse de 500m² en été (T max moyenne de 27°C) consommera 500m² x 25L/m², soit 12,5 m³ d’eau par semaine2. En un mois c’est plus de 50m³ d’eau qui seront consommés, soit l’équivalent du volume d’eau moyen d’une piscine privée (35m³) et de sa consommation d’eau annuelle (15m³) réunies3.
Dans leur article de 2023 “Evapotranspiration of residential lawns across the United States”, Grijseels et al.4 ont étudié l’impact des pelouses sur la ressource en eau à partir d’une étude empirique sur 79 jardins privés situés dans 6 villes aux États-Unis et d’une méta-analyse de travaux antérieurs. Ils aboutissent aux conclusions suivantes :
Contrairement à leur hypothèse de départ, quel que soit le type d’aménagement et de maintenance retenu par les jardinier, tous les types de pelouses (de la plus entretenue et amendée à la moins entretenue, dans un soucis d’économie d’eau ou de préservation de la biodiversité) présentent la même perte en eaux liée à l’évapotranspiration.
Pour préserver la ressource en eau, les auteurs recommandent de réduire les surfaces de pelouses en les remplaçant par des végétaux présentant une plus faible évapotranspiration (principalement des végétaux ligneux).
La réduction de la taille des pelouses prise en charge par chaque ménage est donc la véritable voie de raison pour minimiser les impacts environnementaux des jardins privés, atténuer l’homogénéisation de la biodiversité et freiner les pratiques de gaspillage d’eau.
REFERENCES
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