Comment faire de nos millions de jardins un eden d’accueil pour de nouveaux habitants ?

Les Français rêvent-ils de louer un appartement produit dans une ancienne friche dépolluée, dans laquelle planter des arbres fruitiers sera interdit… ? Ou d’accéder à la propriété d’une maison construite dans un jardin issu du partage d’un plus grand jardin, vieux de quelques années déjà, non pollué et dont les arbres ont eu le loisir de grandir ?

Microfonciers urbains et périurbains : la solution est sous nos yeux

J’ai eu récemment le plaisir d’intervenir en table ronde sur le sujet du recyclage foncier lors de la seconde édition du Sommet de la transformation durable : une occasion en or pour attirer l’attention sur l’extraordinaire potentiel des microfonciers urbains et périurbains, un potentiel de densification douce et d’adaptation de nos villes aux besoins de leurs habitants comme aux enjeux de l’évolution climatique et du renforcement de la biodiversité.

A l’heure d’une crise du logement qui impacte massivement les Français, il est plus que jamais temps d’activer les solutions innovantes qui nous permettront d’adapter nos modèles de production aux conditions et aux aspirations actuelles :

• la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction,
• la raréfaction du foncier constructible et la perspective du ZAN,
• le développement du nimby et une acceptabilité sociale toujours plus délicate des projets de construction,
• la côte toujours montante de la maison individuelle dans le coeur des Français.

Produire 200 000 maisons par an en respectant le ZAN

La densification douce, c’est-à-dire le partage et la plantation des terrains des 20 millions de maisons individuelles existantes en France, dont 9 millions sont situées dans les communes de plus de 10 000 habitants et leurs communes limitrophes, constitue une des clés pour loger les français dans un habitat bien situé, désirable et abordable, tout en améliorant le confort et les conditions de vie des habitants actuels : rénovation, vieillissement, décohabitation et atteinte des objectif du ZAN, tout ces composantes de l’action publique en faveur du logement doivent être reliées de façon systémique pour enclencher un renouvellement urbain vertueux des tissus bâtis existants.

Travailler sur mesure, propriétaire par propriétaire, une maison à la fois, un jardin après l’autre, en auto-promotion accompagnée, est la voie qui nous permettra de faire de nos millions de jardins un eden d’accueil de nouveaux habitants, de nouveaux jardiniers et ainsi de nouvelles plantations, pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle de régulateur du climat urbain et d’accueil de la biodiversité en ville.

Activer, accompagner et faire aboutir chaque année les initiatives de 1% des particuliers propriétaires d’une maison en France par les procédés BIMBY, BUNTI et WIMBY développés par Villes Vivantes permettrait de produire 200 000 maisons/an au sein des tissus urbains existants, en respectant le ZAN.