Augmenter et accélérer l’impact de la rénovation : dispositifs nationaux standardisés, et/ou stratégies locales sur mesure ?

Ces dernières années, la France a connu un renforcement sans précédent des politiques nationales d’amélioration de l’habitat. L’Anah revendique ainsi 605 669 rénovations énergétiques avec le dispositif MaPrimeRénov’ par geste en 2022 (contre 65 939 rénovations énergétiques “globales”).

Ces dispositifs vont se renforcer, et leur champ d’intervention va s’étendre avec MaPrimeAdapt’ en janvier 2024.

Dispositif national standardisé ou stratégie locale sur mesure ?

Pour les collectivités qui souhaitent répondre aux besoins associés à l’habitat existant, et rendre le meilleur niveau de service à leurs habitants, la question se pose plus que jamais de savoir :

1. s’il vaut mieux “rapprocher” les dispositifs massifs nationaux en contribuant à l’activité des 550 Espaces Conseil France Rénov’,
2. ou mettre en place des politiques contractuelles avec des objectifs, des modalités de soutien, et une ingénierie reposant sur des règles nationales, mais déclinés et adaptés localement sur mesure.

Les deux logiques coexistent dans l’activité de l’Anah, qui, en 2022, recensait 955 programmes (OPAH, PIG, plans de sauvegarde). Pour autant, les logements rénovés globalement dans ce cadre comptent pour 16% seulement des 718 555 logements rénovés avec l’Anah en 2022.

Les angles morts que n’adresse pas le dispositif MaPrimeRénov

L’arrivée de MonAccompagnateurRénov’ introduit une ingénierie associée à MaPrimeRénov’, limitée toutefois aux projets globaux de performance énergétique, avec un appui centré sur les standards de gain énergétique, sans agir sur :

• la stratégie patrimoniale des porteurs de projet,
• la conception du projet au-delà du volet énergétique (adaptation aux usages, confort, éclairement, création d’espaces extérieurs de qualité, reconfiguration),
• les aspects patrimoniaux de l’habitat ancien.

Au niveau local, des stratégies sur mesure pour réhabiliter et revitaliser le bâti

Alors, que recherchent les centaines de collectivités qui s’engagent, financements à l’appui, dans des dispositifs sur mesure en faveur de la réhabilitation et de la revitalisation (OPAH, OPAH-RU, OPAH-RR, PIG) ou des dispositifs innovants à fort effet de levier comme le BUNTI ?

• Un meilleur levier géographique (concentrer des moyens sur les communes, les secteurs, les rues qui vont faire la différence) ;
• Une action systémique sur le bâti ancien qui dépasse la stricte logique énergétique en traitant mal logement, grande dégradation, création de locatif abordable, en cœur de ville, éclairement, distribution, stationnement sur parcelle, espaces extérieurs privatifs…
• Une ingénierie personnalisée qui recrute, accompagne, et s’adapte aux besoins et situations spécifiques, plutôt qu’une ingénierie du gain énergétique théorique, dont les effets rebond sont aujourd’hui documentés.

Je vous propose de faire connaissance avec les collectivités qui ont décidé d’une stratégie locale sur mesure d’action sur son bâti ancien avec, pour commencer, la Communauté de communes et CIAS de la Ténarèze !