Les équipes de Villes Vivantes ont passé plus de 100’000 heures à tester des prototypes d’opérations de densification douce sur le terrain, avec des dizaines de collectivités partenaires et plus de 10’000 habitants porteurs de projet.
Nous avons tenté d’en synthétiser les enseignements — en 5 pages — pour le dossier spécial densification douce que le magazine Operations Immobilières publie aujourd’hui.
Les outils BIMBY et BUNTI ont prêts à être déployés à grande échelle pour
Réussir la transformation de nos quartiers pavillonnaires en villages
.
Réinventer et généraliser le village
Voici comment.
1/ Les opérations de densification douce
La densification douce : mode d’emploi
fonctionnent très bien lorsque le périmètre est large, le plus vaste possible, dans les limites des espaces constructibles définis par le PLU local.
Elles sont très peu compatibles avec les logiques en entonnoir, où les urbanistes et la puissance publique élisent le
bon quartier, le bon secteur, le bon îlot.
2/ Très facile à apprécier à posteriori (en cas de projet réussi comme en cas d’échec), la densification douce est difficile à visualiser à priori : le modèle mental du village
est utile pour créer une référence commune partageable.
Mais il est plus subtile qu’il n’y paraît car ses qualités résident plus dans un processus qu’une forme urbaine en soi.
3/ La mise en place d’une opération nécessite tout d’abord un audit du PLU en vigueur, et souvent la réécriture fine, rigoureuse inventive des règles d’urbanisme dans les secteurs pavillonnaires.
La plupart du temps, ces règles autorisent de façon massive, ou interdisent de façon massive, les projets de densification. Elles ne sont pas pensées ni testées pour guider de façon intelligente ces projets.
4/ La création de nouveaux métiers d’accompagnement des porteurs de projet, capables d’articuler les aspects patrimoniaux, architecturaux, sociaux et juridiques des projets, afin de susciter, canaliser, orchestrer et faire aboutir des milliers de micro projets, est le coeur du réacteur.
Ce sont ces nouveaux métiers qui font de la densification douce un art.
5/ Ce n’est pas parce que les projets individuels
ne sont pas fusionnés en un grand projet
qu’il est impossible de faire, de cette somme de micro-projets, un ensemble urbanistiquement et écologiquement cohérent.
C’est, en fait, tout le contraire.
Le village a ceci de supérieur aux lotissements (et aux opérations de maisons groupées) qu’il est constitué d’un assemblage,
– de petits projets personnalisés, réalisés sur mesure pour chaque habitant maître d’ouvrage
Urbanisme organique : faire plus et mieux grâce aux habitants
,
– qui modifient et bonifient, les uns après les autres, de façon incrémentale, la forme urbaine globale : prenez un instant pour visualiser un village que vous connaissez, et vous toucherez du doigt ce point décisif !
C’est, bien sûr, loin d’être évident alors que nous sommes encore imbibés de la culture urbanistique du 20ème siècle…
Mais qu’est-ce que c’est motivant !
Bonne lecture.