Pascal BOULANGER, président de la FPI FRANCE (Fédération des Promoteurs Immobiliers de France) résume, cette semaine, pour BFM Business : le problème n’est pas le foncier. Le problème est dans l’autorisation de construire
. Il détaille :
1/ Vis-à-vis de ma population, je ne peux pas signer le permis
2/ Je sais que votre permis, monsieur le promoteur, est conforme au PLU
3/ Vous le déposez rapidement
4/ Je le refuse rapidement
5/ Vous m’attaquez rapidement
6/ Je dis à mon avocat de voir avec le vôtre
7/ Je perds rapidement
8/ Mais au moins ce n’est pas moi qui aie délivré le permis

C’est la méthode — limpide, mais longue et coûteuse — que certains maires ont trouvé pour faire passer les permis de construire dans les secteurs où le NIMBY
Les maires face au NIMBY
fait rage.
Les Plans Locaux d’Urbanisme qui sont établis par les collectivités ne sont respectés par les maires qu’à 65% de leur capacité.
On prévient le maire: si vous refusez le permis, il est totalement légal donc on attaquera. Nous gagnons dans 86% des cas.
Est-ce la solution ?
Bien entendu, non.
Le sujet de l’écriture des règles des PLU
Ce n’est pas le logement qui est en crise mais les droits à bâtir
et de la délivrance des permis de construire est-il un sujet majeur, dans les zones tendues ? Oui, comme nous l’observons tous les jours.
La France fait un refus d’obstacle :
– 50% de la population vit dans des communes qui n’occupent que 5% de la surface du territoire,
– et la carte des prix nous indique que ce mouvement de regroupement spatial
France : croissance et décroissance vont de pair
va se poursuivre, car la demande en logements est de plus en plus exigeante sur l’emplacement : les Français souhaitent non seulement un toit, mais également un toit bien situé, dans un lieu situé proche des pôles d’emplois, des commerces, équipements et services de proximité.
C’est donc là qu’il faut construire et accueillir.
Evidemment, ces lieux sont déjà habités. Et de plus en plus, leurs habitants demandent à leurs élus de fermer la porte
Jusqu’à quand nous entêterons-nous dans la politique du « dernier entré ferme la porte » ?
.
Les plus virulents ?
Souvent ceux qui viennent d’arriver, qui n’ont pas conscience de l’historique d’accueil du territoire, et qui ont payé un peu cher leur place au soleil.
Comment s’en sortir ?
1/ Commencer par ne pas se voiler la face concernant la géographie
En matière de logement, la géographie dicte les besoins
, et cette demande grandissante pour des emplacements de qualité.
Il ne suffit pas de dire qu’il existe des millions de logements vacants
Ce que le parc de logements sociaux nous apprend sur la vacance des logements dans le privé
, il faut regarder où ces logements se situent. Idem pour la construction neuve : un logement qui n’est pas construit ici, c’est un logement qu’il faudra construire plus loin, avec tous les effets induits sur la poursuite de l’étalement urbain et l’augmentation des mobilités carbonées subies.
2/ Poursuivre en réformant le schéma
Réforme territoriale : réconcilier bassins de vie et périmètres électoraux
— et l’échelle — de gouvernance des droits à bâtir, au moins dans les zones tendues — et sans doute, aussi, de l’ensemble des politiques du cadre de vie.
Il est plus qu’urgent de s’y mettre.