Non, la densification douce ne résoudra pas, à elle seule, la crise du logement
Dans un contexte de crise du logement et de pénurie d’offre, que pouvons-nous raisonnablement attendre de la densification douce ?
La pénurie de logements étudiants, un mal systémique qui freine les jeunes dans l’accès aux études
Séverin Graveleau | lemonde.fr
Seuls ceux qui raisonnent de façon abstraite en stocks (de logements vacants à l’échelle du pays par exemple) et sans géographie peuvent émettre des thèses aussi dangereuses et déconnectées de la réalité des populations que les « tout est déjà là » ou « nous construisons trop de logements neufs dans les grandes métropoles » que l’on commence à entendre de-ci de-là de façon récurrente.
L’immobilier neuf n’est pas vide malgré tous ses défauts et ses prix exorbitants ; il répond – certes souvent assez mal – à des besoins que nous ne pouvons pas nier d’un simple coup de calculatrice écologique sur un coin de table.
Faisons attention aux réflexes que certains cherchent à inculquer à tout le corps politique et professionnel du type « rénover c’est mieux que construire » ; des réflexes n’ont jamais fait une intelligence. Les solutions contextuelles naîtront d’une forme d’intelligence territoriales des actions, pas de réflexes stéréotypés justifiés par de soi-disant bonnes intentions.
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Nous en avons ici un parfait exemple.
Oui nous devons construire des logements neufs s’ils permettent de répondre à des besoins, et surtout s’ils sont bien situés, dans des lieux de vie denses qui permettront de réduire les mobilités du quotidien : c’est-à-dire dans les cœurs des agglomérations essentiellement.
Rien n’empêche en parallèle de travailler à mieux répartir l’offre d’éducation supérieure sur le territoire.
Mais en attendant le flux de septembre est à nos portes.
Et les étudiants ont besoin de logements comme ils ont besoin de professeurs.
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