Les besoins en logements sont des flux et ces flux ont une géographie

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2 min de lecture  |  Publié le 08/07/2022 sur | Mis à jour le 01/06/23

La pénurie de logements étudiants, un mal systémique qui freine les jeunes dans l’accès aux études

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Séverin Graveleau | lemonde.fr

Contre les réflexes stéréotypés, réfléchissons à des solutions contextuelles

Seuls ceux qui raisonnent de façon abstraite en stocks (de logements vacants à l’échelle du pays par exemple) et sans géographie peuvent émettre des thèses aussi dangereuses et déconnectées de la réalité des populations que les « tout est déjà là » ou « nous construisons trop de logements neufs dans les grandes métropoles » que l’on commence à entendre de-ci de-là de façon récurrente.

L’immobilier neuf n’est pas vide malgré tous ses défauts et ses prix exorbitants ; il répond – certes souvent assez mal – à des besoins que nous ne pouvons pas nier d’un simple coup de calculatrice écologique sur un coin de table.

Faisons attention aux réflexes que certains cherchent à inculquer à tout le corps politique et professionnel du type « rénover c’est mieux que construire » ; des réflexes n’ont jamais fait une intelligence. Les solutions contextuelles naîtront d’une forme d’intelligence territoriales des actions, pas de réflexes stéréotypés justifiés par de soi-disant bonnes intentions.

Les étudiants ont autant besoin de logements que de professeurs

L’enfer est pavé de bonnes intentions. Nous en avons ici un parfait exemple.

Oui nous devons construire des logements neufs s’ils permettent de répondre à des besoins, et surtout s’ils sont bien situés, dans des lieux de vie denses qui permettront de réduire les mobilités du quotidien : c’est-à-dire dans les cœurs des agglomérations essentiellement.

Rien n’empêche en parallèle de travailler à mieux répartir l’offre d’éducation supérieure sur le territoire.

Mais en attendant le flux de septembre est à nos portes.

Et les étudiants ont besoin de logements comme ils ont besoin de professeurs.