L’urbanisme organique comme méthode

L’urbanisme organique, c’est tout simplement l’art de transformer nos villes et villages, nos territoires en croissance et ceux qui décroissent, avec et pour leurs habitants.

Tous leurs habitants.

Un art par lequel l’habitant n’est plus seulement concerté, interrogé et invité à donner son avis : un art par lequel l’habitant devient, aussi, maître d’ouvrage et opérateur de la transformation douce et massive de nos territoires.

Un art qui n’oppose pas les approches top-down et bottom-up mais les combine grâce à un patient travail de recherche & développement, grâce à un urbanisme qui a renouvelé ses méthodes et laissé, au 20e siècle, les méthodes qui lui appartiennent.

Un art qui constate que les enjeux sociaux et environnementaux du 21e siècle sont tels que nous n’avons pas le choix que de recourir, dans chaque territoire :

1. d’une part à la formulation d’une vision stratégique de long terme, à un investissement public fort dans les infrastructures, les équipements, services et espace publics,
2. et d’autre part aux dizaines de milliers d’initiatives, de projets portés par ceux qui y vivent au quotidien et qui ont le pouvoir de les adapter, de les transformer pour les rendre plus vivants, plus intenses, plus conviviaux, mieux organisés, écologiquement, économiquement et socialement plus performants.

Les options qui s’ouvrent, pour chaque territoire, dans la perspective de cet urbanisme organique, sont bien plus vastes que nous le pensons. Elles dépassent ce que nous sommes capables d’imaginer lorsque nous prolongeons, sans nous en rendre compte, les façons de penser de l’urbanisme extensif du 20e siècle pour penser le devenir de nos territoires.

Il nous faut, pour envisager ces options, puis les mettre en œuvre, changer de paradigme.

Non pas simplement de paradigme de pensée, mais également, concrètement, dans la pratique, revoir nos modèles d’opération et d’intervention dans la fabrique quotidienne du tissu urbain. Nous ne ferons pas l’urbanisme de demain avec les outils opérationnels, les procédures et les méthodes de projets d’hier. Il nous faut en élaborer de nouveaux ; et nous sommes nombreux à avoir, d’ores-et-déjà, entamé ce travail d’exploration et d’expérimentation, aux résultats prometteurs.

J’ai eu le plaisir de tenter de définir les contours de ce qui pourrait constituer demain cet urbanisme organique lors de la conférence introductive de la 1ère journée du colloque Organic Cities, organisé en janvier 2024 par Villes Vivantes et l’OFCE – Sciences Po, qui a rassemblé des dizaines d’intervenants et mille participants pour débattre de ces pistes, ouvertes et enthousiasmantes, des territoires qui se fabriquent avec et pour leurs habitants.

Vous en retrouverez, en suivant ce lien, une retranscription écrite.