Laisser mourir le tissu des petites et moyennes entreprises qui construisent depuis plusieurs décennies nos maisons, c’est-à-dire le logement abordable en France, est une grave erreur.
Les constructeurs de maisons sont les premiers acteurs du logement abordable en France
« En 2012, Les Maisons Rennaises construisaient et vendaient 374 maisons. Aujourd’hui, le chiffre est descendu à moins de 200. »
« Le président espérait qu’un repreneur se manifeste pendant la période d’observation mais aucune offre ferme n’a été faite. La société employait 33 collaborateurs. »
Sans ces professionnels qui savent produire des maisons à l’unité, à maîtrise d’ouvrage habitante (c’est-à-dire en filière courte), à des prix qui sont compatibles avec le budget des ménages (contrairement aux prix de sortie de la promotion immobilière), la France va se retrouver :
- dans l’incapacité de répondre à l’aspiration d’une partie importante de ses ménages, notamment les familles et les actifs qui rêvent d’une maison : sans constructeurs, maîtres d’oeuvre et architecte, comment bâtir ces maisons ?
- dans l’incapacité de réaliser ses objectifs du ZAN (Zéro Artificialisation Nette) dans la grande majorité de ses territoires : les micro-fonciers, c’est-à-dire les jardins contenant déjà une maison, sont le principal gisement de foncier disponible pour le renouvellement urbain, et ils ne sont la plupart du temps compatibles – économiquement, mais aussi d’un point de vue environnemental et social – qu’avec la construction de maisons supplémentaires, à l’unité, à maîtrise d’ouvrage habitante, c’est-à-dire en auto-promotion.
Sans nos constructeurs, nos maîtres d’oeuvre et nos architectes, comment opérer la densification douce de ces tissus urbains bien situés mais encore trop peu denses pour accueillir services, commerces, équipements ?
Qui oeuvre pour la mort de la maison individuelle ?
Les décisions récentes du gouvernement vont délibérément à l’encontre de la maison, au non d’un dogme, alors que cette dernière devrait objectivement être notre meilleur allié :
Certaines personnes en France veulent – et organisent – la mort de la maison produite à l’unité. C’est-à-dire la mort des constructeurs, des maîtres d’oeuvre et de beaucoup d’architectes.
Peut-être sans le savoir, ou le comprendre, ils organisent aussi la mort :
- du logement abordable, de façon durable : combien d’années ces entreprises mettront-elles à être recrées, rebâties ?
- de nos possibilités de bâtir sans étalement urbain dans la plus grande partie de nos territoires : qui pourra densifier de façon douce nos villages et nos lotissements ? Qui pourra produire, sans artificialiser de nouvelles terres, des logements en dehors des grandes villes ?