Royaume Uni : le nouveau plan de création de 12 villes nouvelles est-il le symptôme d’un échec face au NIMBY ?

Perspectives
Publié le 20/02/25
Mis à jour le 21/02/25
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Royaume Uni : le nouveau plan de création de 12 villes nouvelles est-il le symptôme d’un échec face au NIMBY ?
Natesh

En 2020, le Royaume-Uni lançait Living with Beauty, un rapport qui préconise une réconciliation ambitieuse entre urbanisme et beauté.

L’idée ? Si l’urbanisme de demain consiste à refaire la ville sur la ville, alors il faudra construire en milieu déjà habité. Ce qui veut dire qu’il faudra que les populations en place acceptent de voir arriver de nouvelles constructions. Ce qui nécessite de construire mieux, en investissant dans la qualité architecturale et le respect du cadre de vie :

the Commission was responsible for developing practical measures that will help ensure new housing developments meet the needs and expectations of communities, making them more likely to be welcomed, rather than resisted, by existing communities.

La beauté comme levier La décoration au service de la densité La décoration au service de la densité contre le NIMBY et pour faire accepter la densification de l’existant.

Pour autant, la réalité semble avoir vite rattrapé l’idéal, car la plupart des projets de densification urbaine ont continué à se heurter, malgré tout, à une opposition farouche NIMBY outre-Manche NIMBY outre-Manche . Résultat : peu d’avancées concrètes et une crise du logement Crise du logement : une solution pour Londres ? Crise du logement : une solution pour Londres ? qui s’aggrave (à peine 123’000 mises en chantier en 2021 et une faible reprise en 2022 et 2023 maintenant un écart important avec l’objectif révisé de 370’000 logements annuels).

5 ans plus tard, le gouvernement a changé de cap.

Plutôt que de persévérer à tenter de trouver des solutions pour faire accepter la densité, il lâche l’affaire et semble désormais miser sur la construction en extension urbaine : 1,5 million de logements en 5 ans, avec la création d’une douzaine de villes nouvelles. Un projet massif, inspiré des visions du roi Charles, qui semble donc plutôt chercher à contourner les résistances, en construisant là où il n’y a (presque) personne.

On ne peut que louer les objectifs du plan qui prévoit 40% de logements abordables, mais la voie qu’il choisit n’est-elle pas la conséquence du phénomène NIMBY poussé à l’extrême ? Ceci pose deux questions.

1/ Sans entrer dans le débat de l’échec ou du succès des villes nouvelles, la perspective d’un abandon de la densification des tissus existants pour se tourner vers des projets de villes créées ex-nihilo est bien éloignée de l’enjeu de la préservation des terres naturelles La densification douce peut-elle être une réponse à l’objectif du ZAN ? La densification douce peut-elle être une réponse à l’objectif du ZAN ? et agricoles.

2/ Nous n’avons pas encore connaissance des sites précis, mais au-delà du sujet de l’étalement urbain, se pose également celui de la géographie de la création de ces logements En matière de logement, la géographie dicte les besoins En matière de logement, la géographie dicte les besoins . Va t-on construire à proximité des infrastructures de transport en commun, des emplois, équipements et services, là où les gens souhaitent véritablement ou ont le besoin de s’implanter ?

Certes la beauté n’est pas suffisante pour résoudre l’équation de la densification et du renouvellement urbain. Mais est-ce une raison suffisante pour baisser les bras et revenir à un urbanisme du XXème siècle qui n’a en rien démontré sa capacité de répondre aux besoins des habitants et comme à nos objectifs environnementaux ?

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