Urbanisme organique : des effets rebonds positifs ?

Urbanisme organique : on connaît les effets rebonds négatifs ; mais existe-t-il des effets rebonds positifs ?

Pour répondre aux grands enjeux sociaux et environnementaux de l’aménagement du territoire au 21e siècle, nous avons besoin de méthodes plus rapides, efficaces, performantes. Nous avons besoin, enfin, d’atteindre nos buts.

Or les effets rebonds négatifs de nos politiques publiques sont nombreux (en matière de rénovation énergétique des bâtiments, par exemple)… au point que cela en devient parfois décourageant.

Ils sont la conséquence :

1. De politiques mono-objectif (la rénovation énergétique stricto sensu par exemple) : nous assistons à un retour en force du fonctionnalisme (un dispositif → un objectif, une cause → un effet supposé) qui rend nos politiques aveugles ;
2. De politiques qui s’attachent aux objets physiques en oubliant le principal : l’habitant, ses besoins, ses usages, ses décisions ;
3. D’une perte de savoir faire, de compétence, de génie, qui est la conséquence directe de ces politiques simplistes et déconnectées du réel, qui fabriquent tout sauf des métiers à haute valeur ajoutée.

Lorsque l’on procède dans le sens inverse, (i) en s’autorisant à viser plusieurs objectifs en même temps, (ii) en s’attachant à mieux discerner les besoins, à suivre les désirs des habitants, et (iii) en développant de nouveaux services de conception et d’accompagnement sur mesure, nous découvrons des phénomènes, nombreux, d’effets rebonds positifs.

En voici un exemple avec cette petite maison située à Épinal, vacante depuis plusieurs années. Un investisseur s’est mis en tête de l’acheter pour la rénover, et sollicite le service d’accompagnement BUNTI mis en place par la ville Épinal.

Quelques heures plus tard, nous voici à envisager l’ajout d’ouvertures supplémentaires, un travail sur la façade, ainsi qu’une petite terrasse au-dessus du garage.

C’est grâce à cette reconfiguration d’ensemble qui a amélioré l’éclairement du logement, sa beauté, son confort thermique, et qui comprend une chambre en plus sous les combles, que cet investisseur est parvenu à produire l’offre qui a finit par séduire Franceline et sa famille.

Elle qui nous disait, pourtant, que :

jamais elle n’habiterait ici à Épinal, car les familles sont à la recherche d’un grand jardin et de deux places de stationnement !

Vivre en centre-ville, ça va quand on est jeune, mais avec des enfants… ?

Et pourtant, Franceline, qui habitait jusqu’ici à 15 kilomètres d’Épinal, peut aujourd’hui aller travailler à pied à l’hôpital et surveiller ses enfants, qui vont jouer dans le parc situé juste en face, depuis… sa terrasse.

Car c’est en réalité cette petite terrasse, construite au-dessus du garage, ce petit acte de générosité et de composition qui n’a l’air de rien, qui a finalement déclenché la décision de cette famille de revenir habiter en centre-ville.

Et voici Epinal qui s’embellit, revit et améliore son bilan carbone… grâce à une terrasse.