L’optimisation des espaces : des territoires aux logements
Je suis un urbaniste passionné… et très énervé par la situation actuelle de la construction en France, et tout ce qui en découle : la crise du logement et notre incapacité […]
Urbanisme organique : pour passer des bonnes intentions aux impacts réels, la R&D systémique.
Chacun a bien l’intention d’œuvrer pour faire en sorte que nos territoires soient plus soutenables.
Mais nous savons, par expérience, que la réalité est toujours plus complexe — et organique — qu’il n’y paraît.
Nous savons que cette notion, la soutenabilité, est bien trop multifactorielle et dépendante des usage pour que nous puissions, sur le terrain, au moment d’agir, être sûrs de notre coup : à chaque fois que nous avons l’intention d’améliorer la soutenabilité d’un territoire, ne sommes-nous pas en train de faire l’inverse, comme en témoignent les innombrables effets rebonds de nos politiques, dont certaines comptent parmi les plus structurantes et coûteuses ?
À cet égard, le terme organique doit, d’un point de vue méthodologique, être considéré comme un synonyme du mot systémique
.
Envisager la production du cadre de vie dans un paradigme organique signifie que l’on peut agir en faveur ou en défaveur de la soutenabilité de nos territoires, de façon directe — les conséquences de nos actions — et indirecte — les conséquences des conséquences de nos actions.
Comme dans les écosystèmes naturels, en somme, nos actions de transformation des territoires, qui consistent à tenter de répondre au mieux à certains de nos besoins, ont des effets fonctionnels, au degré 1, et systémiques — ou organiques — au degré 2.
Les conséquences pratiques de cet axiome sont considérables.
Répondre à des questions complexes par des réponses simples devient tout simplement impossible, comme il devient irréaliste de modéliser des phénomènes par des relations causales simples de type A est la cause de B
.
Rénover est-il meilleur que construire du neuf du point de vue des émissions de carbone ?
Comme toutes les questions urbaines et d’aménagement du territoire, celle-ci ne peut, pas plus que les autres, trouver de réponse simple, comme l’illustre le diagramme ci-dessus : je vous invite à lire l’article complet pour le découvrir.
Si la production de nos territoires est soumise à ce régime spécifique de causalité, où les effets de degré 1 de nos actions se mêlent — toujours — aux effets de degré 2, alors les villes — et l’aménagement du territoire en général — ne peuvent pas être envisagés comme des réalités que nous pourrions infléchir, paramétrer ou même rediriger — dans une direction plus écologique ou plus sociale — par l’élaboration seule de politiques publiques
dont la mise en œuvre reposerait sur des règles, des incitations, des objectifs, des plans d’actions, des financements…
Que manque-t-il à cet arsenal de moyens que nous avons pris l’habitude de déployer pour arriver à nos fins ?
Un investissement décisif et d’ampleur dans une R&D non sectorielle, c’est-à-dire systémique.
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