Densification douce en Île-de-France : on peut aller 4 fois plus vite

Par
3 min de lecture  |  Publié le 20/04/2022 sur | Mis à jour le 02/06/23

En Île-de-France, la transformation des zones pavillonnaires passe mal

par

Elsa Dicharry | lesechos.com

On peut accélérer par 4 la densification et la plantation des quartiers pavillonnaires, améliorer drastiquement l’acceptabilité de cette évolution et offrir plus de maisons aux franciliens !

Certes, mais comment ?

Une augmentation du parc de logement de 1% par an dont la moitié en habitat individuel

Selon l’Institut Paris Région,  5% des espaces d’habitation individuelle y ont été transformés entre 2003 et 2017  — soit un rythme de 0.35% par an.

 Ce qui a permis de construire 210’000 logements, soit 25% de la production francilienne sur la période  — soit 15’000 logements par an, c’est-à-dire une augmentation annuelle du parc de logement de 1% (l’Île-de-France compte 1.4 million de maisons individuelles déjà bâties), dont la moitié en habitat individuel (7’000 maisons par an) et l’autre moitié en collectif.

Privilégier la densification douce : BIMBY + BUNTI

Comment accélérer ce phénomène vertueux ?

  • En privilégiant la densification douce (en dehors des grands axes, des polarités et des abords des gares) par l’ajout de nouvelles constructions sur des parcelles bâties (Bimby) et par reconfiguration du bâti existant (Bunti) ;
  • D’une maison des années 1970 et son terrain par exemple, on peut produire deux logements dans le bâti existant à rénover (un plain pied avec jardin, un étage avec terrasse) et une maison neuve sur le côté ou dans le fond du jardin. Donc passer d’un à trois logements sur la même parcelle, en respectant l’esprit du cadre de vie dans lequel on s’insère, en le faisant progresser vers une forme de densité villageoise.

Améliorer l’acceptabilité de la densification douce en ne modifiant pas la physionomie du cadre de vie

Si ce processus de densification douce est plus acceptable (on ne transforme pas la physionomie du cadre de vie), on peut et on doit l’accélérer pour produire plus de logements sans étalement urbain et pour atteindre plus rapidement une densité qui permettra de financer l’amélioration des équipements, espaces publics et infrastructures.

D’une vitesse de 0.35% par an on peut passer à 1% et même 2% (50 ans de potentiel à ce rythme).

En passant de un à trois logements avec une vitesse d’activation de la densification douce à 2% par an, on produirait quelques 60’000 logements en Île-de-France chaque année, c’est-à-dire l’équivalent de la production annuelle des dernières années, toutes filières confondues.

La densification douce peut être une source d’abondance foncière, d’abondance d’opportunités et d’options à la fois pour les habitants actuels de la région, pour ceux qui cherchent à changer de logement (par exemple ceux qui cherchent une maison avec un petit espace extérieur suite à la crise sanitaire…) et ceux qui ont besoin de s’y installer.

Trois pistes concomitantes pour mettre en place la densification douce en Île-de-France

Comment mettre en place ce processus ? De façon concomitante :

  • Faire évoluer rapidement les PLU avec des règles plus adaptées et intelligentes 
  • Déployer une ingénierie d’accompagnement des porteurs de projet de densification et de rénovation / reconfiguration des maisons ;
  • Accompagner la densification douce par une politique d’aménagement des espaces publics, d’amélioration des équipements, de diversification fonctionnelle afin de donner plus de vie et de confort aux franciliens.