Pactes territoriaux, OPAH-RU : les opérations de l’Anah sont elles solubles dans les expérimentations BIMBY & BUNTI ?
A Morlaix, une opération BIMBY & BUNTI a vu éclore 600 projets de logements en 18 mois, dont près de 40 ont déjà abouti.
Ce chiffre de 2000 logements est issu d’une analyse des projets de densification douce accompagnés par les équipes de Villes Vivantes en 2023.
Si l’on s’intéresse à la densité produite in fine, on constate de très grands contrastes selon les situations, y compris au sein d’un même territoire et d’un même marché immobilier.
Voici 3 exemples de projets :
Ces trois projets s’échelonnent entre un COS (coefficient d’occupation des sols) de 1,75 (env. 300 logts/ha) et de 0,08 (moins de 10 logts/ha). Le coefficient d’occupation des sols s’obtient pour chaque opération en divisant la surface du logement par la surface de la parcelle : si on crée un logement de 100 mètres carrés sur une parcelle de 100 mètres carrés, le coefficient est 1.
Parmi ces 3 exemples, le plus dense est une opération de restructuration d’un bâtiment vacant.
Mais, en construction neuve également, nous avons pu accompagner des projets très denses : par exemple à Périgueux, avec ci-dessous la création de 2 logements avec patio sur une parcelle de 75m2, soit une densité brute d’un peu plus de 100 logements/ha.
En conclusion : la densification douce est un outil de fine granularité qui, par définition, opère sur de petites unités foncières et/ou bâties mais aussi sur des plus grandes.
Cette capacité à opérer aussi bien sur de petites unités foncières que sur des terrains plus grands a deux conséquences :
C’est cette diversité et cet éclectisme des formes et des densités qui l’un des traits marquants du modèle du village historique, et de toutes ses variantes, modèle engendré par un processus de formation incrémental qui procède parcelle par parcelle, projet par projet, une “maison” à la fois.
Si l’on reprend ce chiffre d’une évolution de la densité par densification douce à une vitesse moyenne de 1%/an (ce qui permettait à l’échelle du pays de viser une production nationale de quelques 200 000 logements/an), un tel processus fait passer, en 10 ans, des tissus urbains d’une densité de 20 logements/ha à 22 logements/ha, soit 10% en plus.
Avec une vitesse moyenne de 2%/an, si l’on décide notamment de cibler cet outil de la densification douce dans des secteurs où elle est le plus pertinente, c’est-à-dire aux franges des espaces urbanisés les plus denses, on passe d’une densité de 20 à 24 logements/ha en 10 ans.
C’est ce qui explique :