Etats-Unis : les règles qui ont créé une crise du logement sans précédent
Saviez-vous que les Etats-Unis connaissent, comme nous, une crise du logement sans précédent avec une pénurie estimée à 4 millions d’unités ?
Une maison et un jardin de 200 m² ou moins suffit, pour 67% des Français
Marine Richard | immobilier.lefigaro.fr
Ce chiffre est issu d’un sondage IFOP de mars 2024.
Si avec de telles aspirations, nous n’arrivons pas à offrir un jardin à tous ceux qui le souhaitent, en partageant les jardins des 20 millions de maisons existantes qui font 2 fois, 3 fois, 4 fois et même très souvent 5 fois cette surface, y compris dans les premières couronnes des métropoles, c’est littéralement, un comble.
Et pourtant, pas plus tard qu’hier, un habitant nous disait, las, que le maire d’une ville du cœur de la métropole bordelaise venait de lui indiquer que, sur une parcelle sur laquelle le PLUi autorise la construction de 2 maisons, il “préférait”, après avoir réfléchi, qu’une seule maison soit construite !
C’est bien connu : nous avons trop de logements dans Bordeaux Métropole. Une seule maison sur un grand terrain, chère, plutôt que 2 maisons plus petites, plus abordables, et correspondant mieux aux attentes et aux usages…
Les Français, ceux qui ont besoin de bien se loger, pas très loin d’un bassin d’emploi et des services, sont en avance, ils sont prêts au changement : leurs attentes sont raisonnables, sobres, intelligentes, compatibles avec la fin de l’étalement urbain, la réalisation du ZAN et la culture quotidienne d’un petit bout de jardin à leur échelle qui contribue à renforcer la présence de la nature en ville.
A l’inverse, les documents et règlements d’urbanisme, certains riverains conservateurs qui ont oublié qu’eux aussi ont bien été accueillis au moment où ils ont été autorisés à faire bâtir leur maison, et les élus qui subissent leurs pressions, sont en retard : ils repoussent « plus loin » ceux qu’ils refusent d’accueillir « ici ». Celui qui devait habiter la 2e maison qui ne sera pas construite en cœur de métropole, où devra-t-il aller, finalement, pour se loger ?
Des terrains de 200m2 pour une maison correspondent à une densité brute d’environ 40 logements/ha, c’est-à-dire la densité moyenne du tissu urbain des échoppes bordelaises que tout le monde s’arrache dans la Métropole.
Comme nous le voyons dans l’opération BAMBA conduite par Villes Vivantes à Clermont-Ferrand, certains habitants, pour des raisons de budget, mais aussi tout simplement de mode de vie, aspirent à des surfaces encore inférieures, entre 100 et 200m2 de terrain, parce que ceux-ci sont bien situés, à quelques minutes à pied du tramway.
Les habitants sont prêts à mobiliser le potentiel de densification douce des cœurs métropolitains, des cœurs et premières couronnes des villes moyennes mais aussi des bourgs de villages.
En secteur tendu, sous la pression des personnes déjà logées, les élus freinent des 4 fers à travers des PLUi ultra conservateurs et des menaces de refus qui vont même au-delà de ce qu’imposent les PLUi.
Pour reprendre les mots d’Emmanuelle Cosse tenus en janvier 2024 lors du colloque ORGANIC CITIES :
« Comment en irait-il autrement quand ce sont les bien logés qui décident des critères du logement des mal logés ? »
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