Antifragilité : l’effet Lindy

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Publié le 06/03/25
Mis à jour le 07/03/25
3min de lecture
Antifragilité : l’effet <q loading= Lindy ">
Madrid | el-urbanista
  • 1/ L’illusion du contrôle et la supériorité des systèmes organiques
  • 2/ L’effet Lindy et la ville durable
  • 3/ L’optimisation des villes fabrique de la fragilité
  • 4/ La redondance et la diversité comme conditions de résilience
  • 5/ Le piège des grands projets et la nécessité d’une approche incrémentale

Nassim Nicholas Taleb est connu pour sa critique des systèmes Antifragilité : éloge de la redondance Antifragilité : éloge de la redondance trop optimisés et centralisés, qui finissent par devenir fragiles.

Il appelle  effet Lindy  le fait que ce qui a duré longtemps a plus de chances de perdurer : si certaines villes traversent les siècles tandis que d’autres deviennent obsolètes en quelques décennies, n’est-ce pas qu’elles intègrent des principes qui les rendent antifragiles et évolutives plutôt que simplement robustes ?

Explorons cette idée avec quelques extraits choisis tirés de ses ouvrages. Des extraits particulièrement frappants lorsqu’on envisage leur application à l’urbanisme…

1/ L’illusion du contrôle et la supériorité des systèmes organiques

 Nous avons la preuve que les systèmes qui survivent sont ceux qui ont été formés à travers l’apprentissage et l’évolution, et non ceux qui ont été conçus et construits selon des plans centralisés. (Antifragile)

 Ce qui est construit pour durer est souvent éphémère ; ce qui n’a pas été conçu pour durer a parfois la vie longue.  (Antifragile)

 L’intervention humaine produit souvent l’inverse du résultat escompté.  (Le Cygne Noir)

 L’ingénierie sociale tend à oublier un principe fondamental : la complexité ne se conçoit pas, elle émerge.  (Antifragile)

2/ L’effet Lindy et la ville durable

 Si un livre est resté imprimé pendant quarante ans, je peux m’attendre à ce qu’il dure encore quarante ans. Mais s’il a tenu dix ans, je peux en attendre dix de plus. Le temps est un filtre.  (Le Cygne Noir)

 Ce qui a survécu au temps a probablement une raison structurelle d’être là.  (Antifragile)

3/ L’optimisation des villes fabrique de la fragilité

 Plus un système est complexe, plus il est vulnérable aux erreurs de conception.  (Le Cygne Noir)

 L’absence de redondance rend un système vulnérable au premier choc imprévu.  (Antifragile)

 L’aléatoire est information. Supprimer l’aléatoire, c’est supprimer l’information.  (Antifragile)

 Ce qui est conçu pour être efficace dans des conditions normales échoue dès que les conditions changent.  (Antifragile)

4/ La redondance et la diversité comme conditions de résilience

 La redondance est souvent perçue comme une inefficacité, mais elle est essentielle à la résilience.  (Antifragile)

 Plus une chose est vivante, plus elle est désordonnée.  (Antifragile)

 Une structure trop homogène est une structure fragile.  (Le Cygne Noir)

5/ Le piège des grands projets et la nécessité d’une approche incrémentale

 Plus un projet est massif, plus les erreurs sont coûteuses.  (Antifragile)

 Les systèmes les plus robustes sont ceux qui évoluent progressivement, par essais et erreurs.  (Antifragile)

 Les grands plans échouent parce qu’ils ignorent les ajustements continus du réel.  (Le Cygne Noir)

Bref.

 Ce qui se construit petit à petit a plus de chances de durer que ce qui est construit d’un coup

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