Urbanisme organique : le ZAN sera beau

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2 min de lecture  |  Publié le 10/07/2024 sur | Mis à jour le 23/07/24

Urbanisme organique : le ZAN sera beau. Il sera beau d’une beauté partagée, organique, populaire. C’est le point de vue que L’Union des Architectes (Unsfa) m’a proposé de développer pour le numéro 89 de sa revue Passion Architecture, consacré au foncier.

En 2050, les villes et villages devront avoir cessé d’artificialiser de nouvelles terres pour continuer à se développer. C’est le principe du Zéro Artificialisation Nette.

Ceci ne signifie pas que nos territoires seront figés à cette date, et qu’ils seront condamnés à demeurer dans un état stationnaire pour le reste de leur vie. Mais, tout simplement, qu’ils devront avoir changé de méthode pour poursuivre leur évolution.

Pourtant, malgré tout l’arsenal de politiques et de dispositifs publics censés la ralentir, la consommation d’espaces naturels, forestiers et agricoles ne baisse plus depuis 2015.

Pourquoi la densification, l’intensification, ne progressent-elles pas plus ?

En partie pour des raisons politiques et sociales, en partie pour des raisons économiques et techniques, mais également aussi, pour des raisons esthétiques.

La densification douce est une option, différente et complémentaire de celle des grands projets de renouvellement urbain, pour réaliser le ZAN.

Elle consiste à s’appuyer sur des milliers, des millions de micro-opportunités foncières présentes partout dans tous les villages, tous les quartiers de nos villes urbaines et périurbaines. Qui dit micro-opportunités, dit micro-projets. Et qui dit micro-projets dit construction à maîtrise d’ouvrage habitante c’est-à-dire : auto-promotion.

L’auto-promotion est intéressante pour deux raisons.

La première, c’est qu’elle est plus abordable, économiquement, que la promotion. La seconde est esthétique : pourrait-elle permettre un retour de l’intérêt, de la préoccupation, du désir, d’un élan esthétique des habitants qui jouent, dans le processus de la densification douce, le rôle de maître d’ouvrage de projets complexes et délicats ?

C’est ce que laissent penser, non seulement les cœurs historiques de tous les villages de France, qui sont le produit d’une méthode de production en auto-promotion dense et, le plus souvent, mitoyenne, mais également certaines réussites esthétiques plus récentes, observables sur d’autres continents.

Celles-ci présentent une forme de beauté organique qui résulte d’une attention portée, par l’habitant maître d’ouvrage, qui deviendra plus tard l’occupant des lieux, à l’espace, au bâti et, manifestement, à l’épanouissement du végétal.

Si nous parvenons à retrouver le sens d’une beauté partagée entre professionnels, maîtres d’œuvre, et habitants, maîtres d’ouvrage, peut-être aurons nous, collectivement, moins peur des projets de densification.

Si nous avons moins peur des projets de densification, peut-être aurons nous moins peur, également, d’entreprendre la grande transformation dont nos territoires ont besoin.

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