Urbanisme organique : la R&D systémique

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3 min de lecture  |  Publié le 13/07/2024 sur | Mis à jour le 23/07/24

Urbanisme organique : pour passer des bonnes intentions aux impacts réels, la R&D systémique.

Chacun a bien l’intention d’œuvrer pour faire en sorte que nos territoires soient plus soutenables.

Mais nous savons, par expérience, que la réalité est toujours plus complexe — et organique — qu’il n’y paraît.

Nous savons que cette notion, la soutenabilité, est bien trop multifactorielle et dépendante des usage pour que nous puissions, sur le terrain, au moment d’agir, être sûrs de notre coup : à chaque fois que nous avons l’intention d’améliorer la soutenabilité d’un territoire, ne sommes-nous pas en train de faire l’inverse, comme en témoignent les innombrables effets rebonds de nos politiques, dont certaines comptent parmi les plus structurantes et coûteuses ?

À cet égard, le terme organique doit, d’un point de vue méthodologique, être considéré comme un synonyme du mot systémique.

Envisager la production du cadre de vie dans un paradigme organique signifie que l’on peut agir en faveur ou en défaveur de la soutenabilité de nos territoires, de façon directe — les conséquences de nos actions — et indirecte — les conséquences des conséquences de nos actions.

Comme dans les écosystèmes naturels, en somme, nos actions de transformation des territoires, qui consistent à tenter de répondre au mieux à certains de nos besoins, ont des effets fonctionnels, au degré 1, et systémiques — ou organiques — au degré 2.

Les conséquences pratiques de cet axiome sont considérables.

Répondre à des questions complexes par des réponses simples devient tout simplement impossible, comme il devient irréaliste de modéliser des phénomènes par des relations causales simples de type A est la cause de B.

Rénover est-il meilleur que construire du neuf du point de vue des émissions de carbone ?

Comme toutes les questions urbaines et d’aménagement du territoire, celle-ci ne peut, pas plus que les autres, trouver de réponse simple, comme l’illustre le diagramme ci-dessus : je vous invite à lire l’article complet pour le découvrir.

Si la production de nos territoires est soumise à ce régime spécifique de causalité, où les effets de degré 1 de nos actions se mêlent — toujours — aux effets de degré 2, alors les villes — et l’aménagement du territoire en général — ne peuvent pas être envisagés comme des réalités que nous pourrions infléchir, paramétrer ou même rediriger — dans une direction plus écologique ou plus sociale — par l’élaboration seule de politiques publiques dont la mise en œuvre reposerait sur des règles, des incitations, des objectifs, des plans d’actions, des financements…

Que manque-t-il à cet arsenal de moyens que nous avons pris l’habitude de déployer pour arriver à nos fins ?

Un investissement décisif et d’ampleur dans une R&D non sectorielle, c’est-à-dire systémique.

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