Un jardin privé de 50 m² = -20% de maladies en moyenne

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Publié le 04/12/25
Mis à jour le 04/12/25
3min de lecture
Un jardin privé de 50 m² = -20% de maladies en moyenne
Eva Schaap | Unsplash

    L’étude qui doit faire de l’accès au logement avec jardin privatif une priorité nationale est là.

    Publiée en mai 2025 dans Environment International, cette étude néerlandaise1 constitue en épidémiologie environnementale ce qu’on appelle une  landmark study  : une étude qui fait date et servira de référence pendant des années. Elle isole — pour la première fois avec une telle puissance statistique — l’effet spécifique des jardins privatifs (et non pas des espace vert publics ou collectifs) sur la santé.

    • 792’779 personnes suivis avec leurs dossiers médicaux,
    • 294 cabinets de médecine générale mobilisés,
    • 21 groupes de pathologies différentes étudiées,
    • Une analyse des jardins privés des personnes qui qualifie le taux de couverture végétale au mètre carré près,
    • Un contrôle méthodique de 40 facteurs de confusion (revenu, capital, éducation, bruit, pollution de l’air, urbanité, migration, etc.) pour fournir une analyse sans biais.

    Résultat : avoir un jardin privé Avoir un jardin ne devrait pas être réservé aux plus aisés Avoir un jardin ne devrait pas être réservé aux plus aisés d’au moins 50 m² fait chuter la prévalence de 16 maladies sur 21, souvent de 15 à 24 %. Un effet plus fort que celui de tous les espaces verts publics ou collectifs de quartier réunis ! Le travail des chercheurs est clair : en matière de santé un balcon ou un grand parc à 300m de chez soi ne remplacent pas un jardin que l’on peut contempler et pratiquer au quotidien.

    Concernant la taille des jardins Jardins en ville et biodiversité : tout n’est pas qu’une question de taille Jardins en ville et biodiversité : tout n’est pas qu’une question de taille , l’étude montre que les bénéfices explosent dès 20—50 m² et sont maximaux entre 50 et 120 m². Autrement dit : pas besoin d’un grand jardin, un petit jardin à taille humaine suffit.

    Et les effet d’un petit jardin Transformer un petit jardin urbain de 200m² en havre de biodiversité : l’histoire d’une reconquête écologique Transformer un petit jardin urbain de 200m² en havre de biodiversité : l’histoire d’une reconquête écologique sur la santé sont édifiants : dès 50 m² de jardin privé, la prévalence baisse :

    • Infections intestinales → –24 %
    • AVC / hémorragie cérébrale → –18 %
    • Infections urinaires, maladies cardiaques, asthme et maladie respiratoire chronique → –15 à –20 %
    • Dépression → –12 % (seulement dès 120 m²)

    L’effet est encore plus fort chez les femmes et les +65 ans.

    La conclusion de l’étude est limpide :

     Own private green space is inversely associated with the prevalence of many health conditions, more so than other nearby green space. 

    Autrement dit, le jardin privé est le facteur de proximité le plus puissant pour la santé et ne pas créer une offre de logement permettant l’accès à un jardin privatif reviens de facto à augmenter la morbidité.

    Le partage des jardins par la densification douce Le guide de la densification douce Le guide de la densification douce (diviser les grands jardins de 600 ou 1’000 m², principalement occupés par des pelouses, en plusieurs lots avec chacun 100—150 m² de vrai jardin) est une voie simple pour démocratiser l’accès aux bienfaits du jardin Jardins familiaux & jardins privés : comment la division parcellaire démocratise l’accès au potager Jardins familiaux & jardins privés : comment la division parcellaire démocratise l’accès au potager pour la santé, sans étalement urbain.

    Un logement avec jardin privé de 50—120 m² n’est pas un luxe.

    C’est le nouveau standard sanitaire du siècle.

    À partager massivement avec les élus, urbanistes et habitants.


    Notes :

    1. de Vries, S., Baliatsas, C., Verheij, R., & Dückers, M. (2025). Domestic gardens and morbidity: Associations between private green space and diagnosed health conditions in the Netherlands. Environment International, 199, 109450. https://doi.org/10.1016/j.envint.2025.109450
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