Rénovation énergétique : sortir des « mono-gestes »… ou des politiques publiques « mono-objectif » ?
La rénovation aidée ne doit pas être un déversoir à argent public mal utilisé parce qu’employé sans compréhension de la nature des besoins.
Mon point de vue sur ce sujet est tranché, mais il est à la mesure de ce que j’ai pu apprendre sur le terrain auprès de 25 000 ménages que mes équipes et moi avons accompagnés dans leurs projets.
Dans un article publié le 24 janvier 2023, Mediapart donne la parole aux thèses d’acteurs professionnels qui préconisent une rénovation des logements coûteuse, standardisée, limitée à la performance énergétique, aveugle aux usages et aux caractéristiques techniques et architecturales de l’habitat ancien, mettant en doute les capacités de l’artisanat de proximité.
Quelle confiance accorder :
N’est-il pas évident que tout ce qui ne partira pas des usages et d’une adhésion des propriétaires et des occupants, tout en coûtant une fortune à la collectivité et aux ménages, est voués à l’échec ?
Les dispositifs de l’Anah sont perfectibles, mais depuis 1977, l’Anah a fait plus à ce jour que tout autre acteur pour la massification de la rénovation qualitative. Quant aux professionnels, j’ai infiniment plus confiance en les artisans de nos villes et de nos régions qu’en des marchands d’isolation globale qui prétendent énoncer à chacun quels sont ses projets, ses usages, ses priorités budgétaires et son confort sur la base de normes si universelles qu’elles se périment en moins de 10 ans quand nos logements en ont 30, 50 ou 200.
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