Le plan local d’urbanisme de Bordeaux Métropole interdit l’aménagement de voies d’accès pour des projets de construction en seconde ligne dans bon nombre de quartiers pavillonnaires. Le journal Sud Ouest revient sur l’action en justice portée par l’association VV LOVE dénonçant le blocage potentiel de « 70 000 terrains » sur fond de crise du logement.
Cette pression je la ressens. À chaque fois qu’un projet sort de terre. Je me mets à la place des riverains.
Une grande partie de la population ne souhaite rien voir construire à côté de chez elle
C’est ce que nous dit le maire de St-Aubin-de-Médoc, une petite commune de Bordeaux Métropole, dans l’édition de Sud Ouest de ce matin.
Par déformation professionnelle, sans doute, nous prenons le point de vue complémentaire : à chaque fois qu’un projet ne peut pas sortir de terre pour de mauvaises raisons, nous nous mettons à la place de ceux qui devront aller habiter ailleurs, c’est-à-dire bien souvent, plus loin.
Et nous regardons, également, l’impact sur l’intérêt général, sur le fonctionnement du bassin de vie local.
Combien de km parcourus en plus ?
Combien d’étalement urbain
Logement : comment bâtir autrement tout en limitant l’étalement urbain ?
supplémentaire ?
Quels coûts supplémentaires
Pour habiter plus proche de son lieu de travail, il faut que les quartiers centraux s’ouvrent à la densification (douce)
pour les ménages, comme pour la collectivité ?
Et quel impact sur l’environnement
Quel est l’impact carbone de notre incapacité à accueillir les habitants qui le souhaitent dans le coeur des grandes agglomérations ?
et les émissions de gaz à effet de serre ?
Métropole de Bordeaux : l’interdiction des voies d’accès pour des maisons à construire en seconde ligne, porte ouverte à l’étalement urbain ?
titre Sud Ouest.
Avec donc,
– le témoignage d’un habitant de Saint-Aubin-de-Médoc,
– celui du maire de la commune,
– ainsi que les arguments de VV LOVE BORDEAUX – une association de défense de l’environnement créée par la direction de l’impact social et environnemental de Villes Vivantes,
– et ceux de Bordeaux Métropole.
Le problème est bien posé !

Merci à la presse locale de faire ce travail de fond pour que le débat public en urbanisme progresse, particulièrement à l’orée des municipales
Municipales 2026 : vers une pénurie de logement volontaire, assumée et décomplexée
de 2026.
André Bunuel, 88 ans, retraité de l’aérospatiale, résume la question ainsi :
les terrains sont recherchés, on nous dit qu’il faut se déplacer de moins en moins en voiture. Ici il y a le bus express, le lycée… mais les jeunes qui achètent le feront à 25 ou 30 km, soit 10 à 15 km de plus qu’à Saint-Aubin.
L’échelle de la démocratie locale n’est plus adaptée. Les pressions ne se font que dans un sens
Comment la densification douce peut rééquilibrer le rapport de force local concernant la production de logements
, elles proviennent de ceux qui sont déjà là.
Ceux qui ont besoin de se loger proche des emplois, des transports en commun efficaces, ne peuvent pas être entendus. Ils ont, pour certains, un contrat de travail, mais dans une démocratie du sommeil
, leur voix ne peut pas être entendue.
Tout ceci appelle 2 choses :
1/ Premièrement, sans doute une réforme de la démocratie locale
Réforme territoriale : réconcilier bassins de vie et périmètres électoraux
pour que les questions d’urbanisme puisse être abordées à l’échelle des modes de vie réel d’aujourd’hui.
2/ Et deuxièmement, que nous urbanistes, soyons plus sérieux et vigilants dans notre démarche, nous outils, nos méthodes, et les arguments qui en découlent.
Nous observons aujourd’hui, notamment, une instrumentalisation claire
Les maires face au NIMBY
, par les tenants du NIMBY, de bons nombres d’arguments environnementaux, qui sont utilisés pour défendre des positions qui sont en réalité anti-environnementales.