Le NIMBY, une question de peurs, qui affecte moins les jeunes que les babyboomers
Cette théorie suggère que les oppositions aux nouveaux logements … seraient largement influencées par les associations symboliques
On ne vendra pas la ville dense en disant qu’elle coûte moins cher
concluait très justement Jean-Charles Castel, après avoir découvert que les coûts de construction augmentaient avec la densité. Au contraire, il vaut mieux renforcer ses atouts et justifier pourquoi elle mérite de coûter plus cher
.
Le métier d’urbaniste consiste, lorsqu’il s’agit des villes, à donner de la valeur à leur densité, à faire en sorte que ce qui coûte plus cher crée plus de valeur. Intuitivement, en observant les valeurs des transactions par exemple, nous sentons que c’est bel et bien ce que ce que nous avons réussi à faire de nombreuses fois !
J’observais ainsi, en voyant Paris se hisser en un an de la 5e à la 1ère place des villes les plus recherchées par les grandes fortunes, qu’en 1954, environ un Français sur 15 vivait dans Paris intra-muros contre seulement un Français sur 30 aujourd’hui…
Nous devrions faire en sorte que les grandes villes denses créatrices de valeur soient moins rares, c’est-à-dire que la possibilité, pour chaque Français, d’y accéder, augmente. Plusieurs voies s’offrent à nous, pour (re-)donner de la valeur aux villes denses.
À l’heure où la sécurité économique de la majorité des ménages ne dépend plus des grands employeurs publics et privés, et de la perspective d’y faire carrière, ce sont les villes qui permettent (i) aux individus, dans un même lieu, de disposer de multiples options leur permettant de se retourner en cas de coup dur ou de volonté de changement et (ii) aux employeurs de trouver les forces vives dont ils ont besoin pour accomplir leur mission.
Les villes denses nous donnent accès, physiquement, les uns aux autres : aux emplois comme à la culture, à nos semblables comme à celles et ceux que nous avons à découvrir. C’est cet accès aux opportunités qui forme notre sécurité, notre stabilité, notre antifragilité, dans un monde où la confiance dans les institutions s’est érodée. À cet égard, c’est le volume d’opportunités contenu par une ville, et leur accessibilité pour une très large partie d’entre nous (mixité), qui augmentent sa valeur.
Végétalisation, rafraîchissement naturel, purification de l’air, les progrès à faire sont immenses pour réduire ce qui détruit la valeur des villes et les rend inhospitalières : la pollution et la chaleur engendrées par les déplacements motorisés et leurs infrastructures. C’est, là encore, la densité qui nous permettra de moins nous déplacer et de nous déplacer, le plus possible, en modes doux.
Faire émerger et rayonner la beauté des villes denses et des cadres de vie qu’elles nous offrent, en produisant collectivement une densité scintillante : parcelle par parcelle, bâtiment par bâtiment, étage par étage, ouverture par ouverture, encadrement par encadrement… projet par projet.
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