Ce n’est pas la fin du pavillon avec jardin en Bretagne : c’est là qu’il se réinvente
La Bretagne est, de toutes les régions de France, celle qui est aujourd’hui la plus en pointe sur la réinvention de la maison avec jardin
L’association suisse de chercheurs spécialisés en écologie urbaine Swild a élaboré un système d’évaluation des essences d’arbres au regard de leur rôle pour le renforcement de la biodiversité en ville.
Leur « Indice de biodiversité pour les arbres urbains dans le contexte du changement climatique » (Biodiversitätsindex 2021 für Stadtbäume im Klimawandel, Swild décembre 20211) propose ainsi une évaluation pour 105 espèces d’arbres.
Pour chacune d’entre elles, un indice noté de 1 à 5 a été défini en fonction de son intérêt pour le développement de sept groupes d’organismes : mousses, lichens, abeilles sauvages, coléoptères, papillons, oiseaux et mammifères.
C’est un travail précieux qui propose une base méthodologique pour évaluer un patrimoine arboré existant et orienter les choix de plantation pour conserver et enrichir nos écosystèmes urbains !
Je vous propose de nous arrêter sur deux essences figurants dans le top 10 de cette liste : le chêne pédonculé (Quercus robur L.) et le chêne sessile (Quercus petraea L.).
Voilà deux arbres que nous avons tous côtoyés : communs au point qu’ils se « fondent dans le décor » du paysage, il leur arrive d’accéder au statut singulier de « personnage » lorsque l’âge leur donne leur stature et leur présence si imposante : tronc puissant, large et rectiligne surmonté d’amples branches charpentières au couvert protecteur.
On les croise toutefois plutôt en parcourant les espaces forestiers ou ruraux qu’en déambulant dans les parcs et les rues de nos villes, mais pourquoi ?
Est-ce à cause de leur habitude à ne pas perdre leurs feuilles au moment où on l’attendrait (les chênes sont marcescents : ils conservent leurs feuilles mortes l’hiver et c’est la reprise de végétation printanière qui les fait progressivement chuter) ?
Ou faut-il mettre en cause leur généreuse production de glands à l’automne dont la chute fait «désordre» dans une ville que l’on souhaite propre et maîtrisée ? Ou bien est-ce dû à leur tendance à prendre leur temps pour croître à une époque où on attend un effet immédiat ?
C’est sans doute un peu tout cela qui nous fait hésiter à planter davantage de chênes dans nos villes. Mais à l’heure où le renforcement de la biodiversité en ville devient crucial, ces deux essences sont à considérer avec attention, car elles jouent un rôle clé dans nos écosystèmes européens (plus de 400 espèces d’insectes leurs sont inféodées).
À nous jardiniers urbains de proposer des options d’associations végétales et de gestion, en nous inspirant notamment des savoir-faire ruraux et forestiers (plantation en haie bocagères urbaines mixtes, taille en trognes ou émondage par exemple), pour faire une place au chêne pédonculé et au chêne sessile dans la palette des arbres à mettre en œuvre dans nos villes pour la biodiversité2 !
NOTES
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