Sur France Inter ce vendredi 20 septembre 2024, le BIMBY à la rescousse du rêve de la maison !
On vous dit : bah non, là, vous ne pourrez pas être propriétaire
, ce qui forcément, nourrit de la frustration, voire de la colère.
Les élus, jusqu’à présent, leur boulot, c’était de développer le tissu économique pour pouvoir faire venir des gens. Aujourd’hui, le tissu économique dit que son plus gros problème, c’est de pouvoir loger ses travailleurs.
Alors, comment on fait ?
Des extensions de lotissements, c’est terminé. Nous n’aurons plus cette possibilité, donc nous commençons à réfléchir autrement. Et la grosse tendance, c’est la densification douce des zones pavillonnaires (…) la division de parcelles qui a plusieurs avantages, parce que les personnes qui sont aujourd’hui propriétaires de maisons des années 80-90, et qui souhaitent se maintenir à domicile dans leur grand âge, ont aussi la nécessité de réadapter leur logement. C’est un coût. Le jardin qui pouvait faire 1’000 m² devient d’un seul coup beaucoup trop important. Donc, le réduire, ce n’est pas si bête que ça. Et ça permet justement de financer l’aménagement du logement.
Tout le sujet, c’est de savoir comment on arrive à travailler avec la population à partir de ses besoins à elle pour réussir à produire une offre dans l’existant.
Cette rencontre entre le besoin de jeunes couples de s’installer, le besoin en logement et la nécessité du maintien domicile pour les personnes un peu plus âgées, c’est grâce au vendeur qui va être son propre promoteur. Et en circuit court (…) et il est déjà propriétaire de son foncier donc cela va être sur des coûts très maîtrisés.
Le BIMBY… ce sont sûrement les habitants qui en parlent le mieux et notamment Jacqueline et Charles, à Vitré :
J’ai beaucoup moins d’entretiens à faire. Ça me permet d’avoir des activités extérieures, de profiter vraiment de mon jardin, car l’âge avançant, les soucis de santé se multipliant, [nous devions] alléger [notre] quotidien et ne plus avoir, par exemple, d’escalier chez [nous]. On voulait un appartement et puis on a fait construire sur votre terrain.
Charles et Jacqueline, l’ont vendu à un couple de Parisiens avec quatre enfants désormais.
Ça a l’air de bien se passer
, assure Bénédicte, qui glisse une tête par-dessus la palissade : On les appelle, ils sautent par-dessus la clôture, ils viennent nous aider. En vrai, on les a déjà appelés plusieurs fois, trop sympas !
Le BIMBY, apparemment, fait ses preuves en Bretagne…
Dans le pays de Vitré Communauté, une campagne d’accompagnement des porteurs de projet d’un an et demi a permis la réalisation de 75 nouveaux logements. Et selon le Conseil régional de Bretagne, il faudrait qu’un dixième des jardins soit divisés pour répondre à la demande de logements.
La Bretagne expérimente une nouvelle façon d’intégrer le modèle de la maison à un urbanisme qui ne grignote plus les terres naturelles et agricoles : en aidant les propriétaires de maison dont le jardin est trop grand à la partager pour y accueillir de nouveaux voisin !
Vitré Communauté, le Pays de Châteaugiron Communauté, Morlaix Communauté et bientôt Lorient agglomération font partie des territoires pilotes bretons qui testent, avec leurs habitants, cette nouvelle façon de produire des terrains à bâtir sans étalement urbain, grâce à l’accompagnement de Villes Vivantes !
Merci Marie Laure Le Priol de la Fédération du Bâtiment du Morbihan d’avoir décrit comment les savoir-faire et les pratiques des constructeurs évoluent aujourd’hui clairement dans le sens de la densification douce pour donner un nouvel élan à la maison individuelle bretonne.
Interviewée, la Région Bretagne estime que si un propriétaire de maison sur dix de maisons partage son terrain, alors les besoins en maisons neuves pourraient être comblés, sans augmenter l’empreinte actuelle de l’urbanisation.
Bonne écoute.