Crise du logement : pour un choc d’autorisations de construire

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3 min de lecture.  |  Publié le 28/03/2024 sur | Mis à jour le 30/04/24

Les autorisations de logements toujours en baisse en février 2024

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F.L. | batiactu.com

En 2023, le nombre d’autorisations de construire accordées a atteint son plus bas niveau depuis 24 ans

La base : pour qu’un logement soit construit, il faut qu’il soit autorisé.

Sur 12 mois glissants, 102’000 logements autorisés en moins. Et 95’000 logements mis en chantier en moins.

Nous n’en n’avons jamais aussi peu autorisés depuis l’année 2000, et par conséquent, jamais aussi peu mis en chantier.

30’000 logements, seulement, autorisés en février 2024 :

“Sur douze mois glissants, le secteur émarge à 364’800 logements autorisés à la construction, soit 101’900 de moins que lors des douze mois précédents (-21,8%). Dans le même temps, on estime que 283’900 logements ont été mis en chantier, soit 95’700 de moins (-25,2%).”

Ce sont les “plus faibles totaux depuis 2000“, remarque le Ministère.

Les autorisations d’urbanisme comme levier contre l’inflation des prix

Pour qu’un choc d’offre s’opère, il faut commencer par un choc d’autorisations.

Certes les coûts de construction et les taux d’emprunts sont plus élevés, certes les conditions conjoncturelles sont extrêmement difficiles.

Mais autoriser – intelligemment, il ne s’agit pas d’autoriser tout et n’importe quoi, mais d’autoriser plus et mieux – est un acte administratif, immatériel, qui ne dépend ni des taux d’emprunt, ni des coûts de construction.

Aujourd’hui, des projets pourtant financés et économiquement viables, sont déposés, refusés, ralentis, attaqués.

Aujourd’hui, d’autres projets financés et économiquement viables, ne sont pas déposés car ils ne sont pas, en l’état actuel des règles des plans locaux d’urbanisme, autorisables.

Aujourd’hui, des plans locaux d’urbanisme de territoires dans lesquels les besoins ne sont pas satisfaits opèrent des tours de vis supplémentaires conduisant à réduire davantage les droits à bâtir, en densification notamment, et donc le volume de projets autorisables, comme c’est le cas par exemple de la 11e modification du PLUi de Bordeaux Métropole adoptée début février 2024.

Aujourd’hui, tous les efforts ne sont pas réunis autour de cet objectif qui devrait être notre objectif commun : autoriser plus, lorsque c’est pertinent, vertueux, viable.

Autoriser plus et mieux

Pour cela il faut se mettre au travail :

  1. ré-écrire les règlements des PLU(i) pour autoriser plus et mieux, en même temps, ou mettre en place des systèmes de dérogation ;
  2. accompagner les projets dans leur conception et leur calibrage en vue de trouver des équilibres viables dans les conditions actuelles ;
  3. investir dans un processus accéléré d’instruction et de délivrance des autorisation d’urbanisme, qui soit conduit dans un esprit de service et de recherche de solutions viables, faisables, satisfaisant toutes les parties.

Les conditions sont particulièrement difficiles, et nous ne maîtrisons pas tous les paramètres qui drainent cette crise du logement que nous traversons ? Les budgets publics ne sont pas infinis ?

Faisons de l’autorisation massive et intelligente notre objectif commun.

Et faisons en sorte que ce choc de droits à bâtir apaise l’inflation des prix du foncier constructible.