A la découverte du BIMBY : « Il faut chercher la ressource là où elle est »

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3 min de lecture.  |  Publié le 22/09/2023 sur | Mis à jour le 22/09/23

Immobilier : propriétaires de maisons individuelles, connaissez-vous le « Bimby » ?

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Delphine Denuit | leparisien.fr

Le 22 septembre 2023, le Parisien consacrait une pleine page à l’essor du BIMBY en France. Des témoignages recueillis auprès des habitants aux discours portés par les professionnels et les élus, les retours d’expériences semblent unanimes.

Un service qui « repose exclusivement sur l’initiative de l’habitant »

Propriétaire d’un jardin de 900 m² au cœur de Val-d’Izé (Ille-et-Vilaine), Joseph Crosnier s’est lancé dans l’aventure BIMBY en 2021 :

  • « À 74 ans, je ne pouvais plus m’occuper de l’entretien. Vendre la moitié nous a permis d’obtenir environ 36 000 €, qui m’autorisent à m’occuper de ma femme, très malade, sans m’inquiéter pour l’argent, et de rester à la maison »
  • « Par contre, il est très important de bien s’entendre avec ses nouveaux voisins, et c’est notre cas, ils sont devenus des amis et on prend même l’apéro parfois ! »

Le couple de voisins en question, qui a emménagé en mars, ne regrette pas non plus son choix :

  • « Cela a pris plus de temps que prévu, plus de deux ans entre l’achat de la parcelle, son bornage, la demande d’aménagement pour la rendre constructible, l’obtention du permis de construire, l’enquête de voisinage, les délais de recours à purger, la viabilisation du terrain et son raccordement à l’eau, l’électricité et au téléphone… »
  • « On était accompagnés par un maître d’œuvre, mais on ne savait pas qu’il fallait faire autant de démarches et que ça serait si long »
  • « Maintenant, nous avons tout a proximité, plus besoin de prendre la voiture pour les petites courses, et mon mari est plus près de son lieu de travail, c’est exactement ce que nous recherchions. »

A l’heure du ZAN, le concept BIMBY séduit de plus en plus

La pratique a plusieurs vertus, et de l’avenir selon Maître Alexandre Leroux, notaire au Mans (Sarthe) :

« [Le Bimby] répond à un besoin. Trouver du foncier disponible est devenu compliqué, il faut chercher la ressource là où elle est et, pour les propriétaires, c’est souvent un bon moyen de financer les travaux de rénovation de leur maison ».

Le notaire du Mans voit défiler les dossiers dans son étude :

« On estime en France à 20 millions le nombre de terrains construits avec une maison individuelle. Si on prenait ne serait-ce que 1% par an de ces terrains, ça permettrait de réaliser 200 000 nouvelles constructions sans faire du collectif ».

La densification douce au service de la biodiversité en ville

L’art du Bimby et de la densification douce peuvent-ils se mettre au service de la préservation des terres naturelles et agricoles, mais aussi de la biodiversité en ville ?

C’est l’avis d’Isabelle Le Callennec, maire de Vitré et présidente de Vitré Communauté :

  • « Ce n’est pas parce qu’on autorise la création d’une maison qu’on délaisse nos parcs et jardins publics »
  • « Le Bimby permet au contraire une densification douce, qui nécessite de trouver le juste équilibre entre la maîtrise du foncier, l’accès à la propriété et le maintien d’un bon cadre_de_vie pour le vendeur et le voisinage »

L’ancien maire d’Epinal et actuel président de l’agglomération, Michel Heinrich, président de la Fédération Nationale des SCoT y voit un intérêt “aussi écologique qu’économique”, pour l’habitant, mais aussi pour la collectivité, à l’échelon local comme à l’échelon national.

Il appelle le gouvernement à « se saisir du sujet pour en simplifier l’accès ».

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