Futurs SDF en CDI : les difficultés des jeunes qui se lancent dans la vie active

Par
2 min de lecture.  |  Publié le 01/01/2025 sur | Mis à jour le 15/01/25

« J’ai dû faire 300 à 400 demandes en huit mois »: les galères de Nicolas, jeune CDI face à la crise du logement

par

Emilie Charrel | leprogres.fr

« Qu’ils aillent se loger ailleurs » : les jeunes qui se lancent dans la vie active

La maman de Nicolas a contacté Le Progrès pour leur décrire les tribulations de Nicolas, futur SDF en CDI….

Lyon, ville dynamique, en pleine effervescence, où les jeunes professionnels viennent chercher la chance, la carrière, mais surtout… Un appartement.

Nicolas Bautier, Dijonnais de 26 ans, a débarqué à Lyon voilà trois ans. Auberge de jeunesse, Airbnb, foyer pour jeune travailleur… il a tout testé, faute de trouver un appartement.

Il raconte son errance locative.

En cette période de fêtes, vous reprendrez bien un verre,

– de sobriété immobilière?

– de baisse pilotée et souhaitée des volumes de production de logements neufs ?

– de protection à tout prix du cadre de vie de ceux qui ont la chance d’être, déjà, bien logés au bon endroit, au détriment de ceux qui sont contraints d’aller se loger plus loin ?

– de vagues discours sur l’existence de nombreux logements vacants dans le centre de la France ?

– de démétropolisation … par pour soi, bien sûr, mais pour les autres ?

En 2025, peut-être devrions-nous tourner la page des utopies néfastes propagées, avec la participation d’un grand nombre de professionnels de l’urbanisme, à l’occasion de la crise sanitaire : non, les métropoles dynamiques du pays n’en ont pas fini de grandir, et non, d’autres territoires n’en ont pas fini de décroitre.

Croissances et décroissances ne sont pas mauvaises en elles-mêmes. Elles ne sont pas seulement la résultante de nos politiques publiques. Elles sont, très largement, et comme partout dans le monde aujourd’hui, le fait de décisions individuelles prises par des entrepreneurs comme par de futurs salariés, comme Nicolas qui s’installe à Lyon.

Plutôt que de nous voiler la face, de rêver d’un monde d’après hors sol, et de faire subir notre inconséquence aux ménages aux budgets les plus modestes, il nous faut transformer cette double dynamique (croissances de certains territoires, comme Lyon, décroissances d’autres territoires) en atout pour l’économie française, l’égalité des chances, l’environnement.

Nous devrons pour cela réhabiliter,

1/ l’acte de construire,

2/ la volonté politique d’accueillir,

3/ et l’idée que de grandes métropoles qui continuent de grandir et de prospérer — plus grandes et plus prospères que celles que nous connaissons à Lyon, Toulouse ou Bordeaux — tandis que d’autres territoires connaissent d’autres trajectoires — pour certains de décroissance — n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour la France et la vitalité de ses régions.

La métropolisation qui exclut — celle que nous connaissons aujourd’hui en France — n’est pas une fatalité. Elle est le signe de notre refus d’obstacle.

Regardons en direction de Turin, de Milan, ou encore de Lisbonne. Lyon peut encore grandir, pour le meilleur, comme d’autres métropoles, avec Nicolas, et d’autres.