Où sont passés les salariés ?

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2 min de lecture  |  Publié le 06/07/2022 sur | Mis à jour le 25/05/23

Ils démissionnent ou se reconvertissent pour vivre mieux : où sont passés les salariés ?

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Anne Rodier | lemonde.fr

Le fait de changer très souvent d’emploi, d’en avoir la possibilité, la contrainte, ou l’envie, nous lie plus qu’hier aux grandes villes, aux métropoles, aux lieux qui concentrent une grande quantité d’emplois potentiels, accessibles.

L’attractivité paradoxale des métropoles et des grandes villes

Cette liberté dans notre relation à l’emploi, que nous gagnons, ou subissons, nous la perdons, en retour, dans notre rapport aux lieux dans lesquels nous avons la possibilité de vivre, et qui sont de plus en plus urbains et métropolitains à mesure que nous avons besoin d’un large choix, d’options pour notre travail : paradoxalement, il n’y pas de lieux qui concentrent le plus de freelances, de personnes “libres”, que les métropoles congestionnées, polluées, chères…

Le ré-équilibrage du rapport offre / demande sur le marché de l’emploi pourra peut-être produire, à moyen terme, des résultats positifs :

  • des métiers et des jobs “choisis” et donc, finalement, renouvelés ?
  • un retour du sens, de la passion, du plaisir lié à l’accomplissement ?
  • une évolution positive du management et des rémunérations ?

L'(auto)-entrepreneuriat qui offre du choix, de la liberté et de la flexibilité (quitter le monde contraint de l’hôpital ou d’une grande entreprise pour devenir coach à son compte par exemple) est peut-être une solution pérenne pour certains.

Et une transition pour d’autres.

Se réinventer pour transformer le génie individuel en génie collectif

Pour répondre aux grands défis de demain, notamment les défis environnementaux, l’action collective, institutionnelle, qu’elle soit publique ou privée, devra regagner ses lettres de noblesse : l’esprit d’équipe, d’entreprise, la notion de corps, l’idée même d’un “métier” qui peut, par la connaissance et le savoir-faire, transformer le génie individuel en un génie collectif.

Chaque filière va donc devoir se réinventer, rétablir un “contrat” équilibré entre :

  • les personnes qui l’incarnent et la font vivre, au niveau de chacun de ses échelons et de chacune de ses fonctions,
  • les entreprises et leur capital, qui sont les véhicules de la création de valeur,
  • les maîtres d’ouvrage, les commanditaires, les usagers et consommateurs.

L’histoire récente de la filière et des métiers du développement logiciel est un cas d’école, remarquable.

Pour en arriver là dans l’éducation, la santé, l’habitat… la phase de transition sera délicate, et passionnante sans doute !