En France en 2024, les discussions portent sur le fait de savoir si ce sont les abonnements Netflix (20€/mois) ou l’achat d’écrans plats (400€ l’unité) qui grèvent le budget des ménages, et ainsi leur capacité à assumer des dépenses liées à une alimentation saine et de qualité.
Pourtant, si l’on regarde les chiffres, c’est bien le cadre de vie physique et bâti qui a occasionné, ces dernières décennies, les plus fortes hausses de dépenses et ainsi, sans doute en partie, la baisse des dépenses consacrées à l’alimentation. Le logement et le transport du quotidien, c’est-à-dire finalement, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, représentent aujourd’hui une part colossale de 46% du budget des ménages, contre seulement 32% en 1961.
Cette augmentation de plus de 50% de la part du budget consacré au cadre de vie est-elle l’expression d’une forme d’hédonisme territorial, conséquence des progrès considérables réalisés, par nos villes et villages, dans leur propension à offrir à chaque habitant des services plus nombreux ainsi qu’un cadre de vie plus confortable et épanouissant ? Ou ces dépenses sont-elles, largement, contraintes et subies ?
Ce que de nombreux observateurs n’hésitent plus à qualifier de « bombe sociale du logement » ne laisse pas beaucoup de doute : pour une part grandissante de la population, consacrer 33% de ses dépenses au logement pèse lourd et ne suffira bientôt plus. Celui-ci est en passe de devenir, dans les territoires bien pourvus en emplois, services et équipements, un bien économiquement inabordable pour une large partie des classes modestes et moyennes.
Cette forme nouvelle d’exclusion d’une majorité de Français des territoires les plus actifs, dynamiques et pourvoyeurs d’opportunités, a des conséquences, que nous ne mesurons pas complètement encore sur l’emploi, la capacité des jeunes générations à se projeter, la natalité, l’économie française dans son ensemble mais également sur l’environnement. Loin d’être passagère, la crise du logement semble s’installer de façon durable. Dans sa dimension territoriale, elle succède à celle des Gilets Jaunes provoquée, il y a seulement 5 ans, par l’augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).
La hausse des coûts de l’énergie et, partant, des budgets des ménages consacrés à la mobilité subie, a été l’un des premiers révélateurs, grandeur nature, des dysfonctionnements et de l’inefficacité de l’aménagement du territoire tel qu’il résulte, aujourd’hui, de décennies d’un étalement urbain rendu possible par l’accès à une énergie abondante et abordable.
Chaque année en France, le logement et le transport (hors avion) sont ainsi directement responsables :
Les acteurs de ce que l’on nomme, aujourd’hui, la “densification douce”, proposent de nouveaux services d’urbanisme aux habitants et aux collectivités afin de leur permettre de résoudre, ensemble, cette quintuple équation territoriale :
Parmi eux, Villes Vivantes invente, prototype et teste, depuis 10 ans, des solutions de densification douce (BIMBY, BUNTI, BAMBA, WIMBY, BRAMBLE) qui consistent :
Toutes les briques technologiques existent – les toutes dernières font l’objet d’un intense travail de R&D – pour faire de la densification douce une solution opérationnelle pour la production massive de logements vertueux, bien situés, répondant aux désirs des habitants. En voici le mode d’emploi.
À VENIR